Probablement l'un des plus gros freaks de la scène du jeu-vidéo actuelle, Yoko Taro est un homme qui est arrivé à la création un peu par 'accident'. Alors employé dans un studio du nom de Cavia, on lui confie les rênes d'un certain Drakengard quand la personne originellement en charge se retrouve coincée par son planning. Un jeu qui permettra à l'homme de commencer à étaler ses idées, sa vision du jeu-vidéo, mais un homme qui ne se fera réellement connaitre qu'en 2010 avec un certain Nier, qui, malgré un relatif échec commercial et une réception critique plutôt tiède, recevra un vrai plébiscite de la part de joueurs touchés par son audace et son honnêteté. C'est à partir de ce moment qu'on découvrira un personnage plutôt singulier dont chaque sortie l'est tout autant (notamment par sa volonté de ne jamais afficher son visage en public), et qui s'attire une telle sympathie que même l’égarement Drakengard 3 est pardonné. Autant dire que ça a été la ola au moment de l'annonce d'un nouveau jeu Nier 2014, mais une ola quand même venue avec une interrogation : ce jeu sera celui de la confirmation… du génie d'un homme ou d'un simple gros coup de chance ? Réponse avec Nier Automata, fraîchement débarqué en ce début d'année 2017.
Do Androids Dream?
Nous sommes en 11945 après Jésus Christ et notre bonne vieille Terre est toujours vivante… sans aucun être humain à sa surface. Les attaques successives d'une race extraterrestre a poussé ce qui restait de l'humanité à fuir vers la Lune et à placer ses derniers espoirs en un projet appelé projet YoRHa — un groupe d’androïdes chargé de reprendre la Planète Bleue à l'envahisseur. Et même si ces derniers n'ont plus donné signe de vie depuis un moment, ils ont laissé le soin à une armada de machines de continuer le nettoyage d'une résistance plus que jamais aux abois. C'est dans ce contexte que les androïdes 2B, combattante d'élite, et 9S, éclaireur et hacker de génie, sont lancés à leur tour sur une Terre où la nature a repris ses droits, pour s'apercevoir que les enjeux ne se limitent plus à une haine viscérale entre deux camps : le comportement et les motivations des machines deviennent de plus en plus étranges, complexes, comme s'ils étaient les annonciateurs de plus grands événements à venir…
Des événements qu'il va falloir cependant attendre un petit moment, car NieR Automata va prendre son temps avant de véritablement lancer son intrigue, le temps de faire la première partie du récit avec 2B puis avec 9S, histoire d'apporter un second point de vue sur l'histoire. Une fois ce 'prologue' qu'on pourrait juger d'un peu longuet passé, la machine s'emballe sans crier gare pour ne plus jamais s'arrêter, multipliant scènes incroyables et/ou déchirantes, tout en n'oubliant pas d'introduire un troisième personnage répondant au nom d'A2 histoire d'ajouter encore plus de miroitements à une intrigue captivante. Jusqu'à une ultime conclusion plongeant le jeu dans une narration littéralement méta. Cette drôle de structure vous dit plus ou moins quelque chose ? C'est normal, vous l'avez déjà vécue dans NieR premier du nom et dans une moindre mesure dans Drakengard 3. Car cet éparpillement façon puzzle est plus qu'apprécié par le créateur de la série, Yoko Taro. C'est certes un peu vague et pompeux comme manière de présenter la chose, mais c'est difficile de faire autrement sans spoiler. Le moindre détail donné sur le scénario risquant de vous gâcher l'expérience.
En revanche, ce qui est indiscutable est qu'on ne peut prétendre avoir fini NieR Automata que lorsque les cinq premières lettres de l'alphabet — synonyme d'un visionnage de toutes les fins du jeu — s'afficheront sur votre sauvegarde. Et de comprendre, à ce moment, que le flou du début est véritablement voulu et fait parti d'un tout. Que l'on aime ou non le concept.
S'il faut patienter un peu avant que le récit ne veuille bien décoller, n'allez pas croire que le jeu va tomber dans la facilité en meublant avec du vide. Ces relatifs moments de calme vont être l'occasion de laisser le casting se mettre doucement en place Un casting dont on oublierait presque qu'il est fait de métal tellement il est empreint d'humanité : le lien unissant 2B, guerrière implacable se raccrochant à son statut d'arme sans émotion, et 9S, insatiable curieux à la langue bien pendue, est d'ailleurs une des plus belles réussites du titre. Même la plus basique des quêtes annexes pourra devenir le théatre de moments parfois caustiques, parfois portés sur la réflexion des thèmes centraux — l'homme et la machine/la notion d'humanité. Quelque chose qui va se faire plus 'froidement', lentement, là où NieR premier du nom tapait fort dès le départ et tirait sa force des liens du sang et du cœur entre les différents protagonistes. Automata parvient à toucher par la justesse et l'intelligence des propos voire leur côté carrément trollesque par moment avec des héros qui, tout comme le joueur, vont s'agacer ou s'étonner du caractère futile, étrange et parfois glaçant de certaines actions ou conclusions. Le jeu va même s'amuser à tourmenter le joueur avec la présence de 'joke endings', au nombre de 21, qui récompenseront — ou non — la curiosité ou les expérimentations du joueur en mettant (temporairement) fin à l'aventure parfois de manière bien surprenante.
La mise en scène y est pour beaucoup dans cette transmission des émotions, Yoko et son équipe prouvant une nouvelle fois leur capacité à faire beaucoup avec peu de moyens. Que ce soit dans l'utilisation des plans, les mouvements de caméras ou même la multiplication des gimmicks liés au statut robotique de nos protagonistes. Par exemple voir l'écran se brouiller progressivement suite de la contraction d'un virus. Tout est toujours utilisé au bon moment, au bon endroit, pour renforcer, sublimer, l'impact d'une scène. De plus, pour revenir sur le fait que l'on joue deux fois la même partition au début du jeu, l’intérêt ne s'arrête pas au prisme du scénario car 9S est le seul à pouvoir ouvrir les coffres spéciaux renfermant pour la plupart des informations de l'ancien monde, qui sont tout autant de pièces à apporter au puzzle de l'univers. Le coup de grâce porté par NieR Automata viendra de ses références à Nier premier du nom, qui n'auront aucun mal à arracher un sourire ou une larme à ceux ayant apprécié l'opus précédent voire à l'univers de la série en général avec ses clins d’œil parsemés ici et là. Bref y'a pas à chier, NieR Automata est un exemple de maîtrise narrative.
CTRL+C/CTRL+V
Tant qu'à copier son ainé sur la structure narrative, NieR Automata va aussi copier celle de l'univers : on se retrouve face à un A-RPG dans un monde découpé façon hub central menant vers un nombre de zones très restreint. Ajoutez-y seulement quelques interconnexions pour certaines d'entre elles et vous avez fait le tour du monde. Les murs invisibles sont à la fête tout comme les rebords que l'on peut attraper-mais-pas-trop, et le tour desdites zones est relativement vite fait. On est bien loin du diktat de l'open world qui sévit depuis plusieurs années. Passer d'un Xenoblade Chronicles X ou d'un Zelda: Breath of the Wild à ça peut laisser quelques séquelles. On en vient d'ailleurs à regretter que ce monde ne soit pas plus grand non pas par pur désir mégalomane, mais car l'alchimie de cet univers, qui laisse la nature et les machines se réapproprier les vestiges du règne humain, est fascinante et offre une direction artistique incroyable au titre. Et si le tour du propriétaire est rapidement fait, le jeu cache quand même pas mal de choses dans les commodes et sous le plancher ; comprenez qu'il offre pas mal de secrets à dénicher et une soixantaine de quêtes à accomplir. Avec peu de zones autant dire que ça va être la fête aux allez-retours, mais leur redondance est grandement atténuée par des androïdes galopant et crapahutant à une vitesse plus qu'honorable, avec la capacité de fendre l'air à dos d'élan ou de sanglier, ou encore avec la présence d'un système de fast-travel . On peut également pêcher, c'est même le meilleur moyen de se faire de l'argent en début de partie et de voir que le monde aquatique à son mot à dire sur l'histoire de la Terre.
Un univers bien hostile donc, et partir la fleur au fusil est synonyme d'une défaite cuisante. L'introduction va d'ailleurs dans ce sens : 0 point de sauvegarde, 0 tutoriel, le joueur seul avec sa manette face à une horde de robots et un enchaînement de boss où la mort est synonyme de retour à la case départ. Une jolie manière d'annoncer la couleur.
Marque de fabrique de la série, on trouvera au fil du jeu de nombreuses armes (réparties en quatre catégories : épées courtes, épées longues, lances et poings) qu'il sera possible d'améliorer pour débloquer leurs potentiels et découvrir la mini-histoire rattachée à chacune d'entre elle. On pourra porter deux sets d'armes et en changer à la volée d'une simple pression sur une touche. Les plus doués n'hésiteront d'ailleurs pas à utiliser cette fonction pour placer des combos sans fin les plus stylés possible. NieR Automata va aussi se doter d'un système d'équipement pour personnaliser ses héros qui, à son tour, va épouser le trip robotique du titre. Ainsi on n'ouvre pas un menu, mais le HUD de l’androïde. On n'équipe pas des armures et des accessoires, on augmente sa mémoire pour pouvoir installer plus de programmes et de puces d'améliorations. Soit pour obtenir des fonctions passives, comme afficher une mini-carte ou nommer les objectifs, soit pour augmenter ses capacités physiques (par exemple en augmentant sa vitesse de course, en s'octroyant divers bonus comme la capacité d'utiliser automatiquement un objet sous un certain seuil de PV, etc). Au grand maximum on n'obtiendra que 128 emplacements, et évidemment chaque puce, selon son niveau, couvre plus ou moins d'emplacements. Heureusement, on dispose de plusieurs profils que l'on peut changer à tout moment. On peut donc laisser parler son imagination sans soucis. Certes, dans le fond, ce n'est pas différent d'un système classique d'équipement, mais dans la forme c'est une nouvelle fois la preuve du soucis du détail.
À noter que le jeu va piocher dans la boite à idées de From Software en lui piquant son principe de com' asymétrique entre les joueurs : mourir fait que son cadavre est visible à la vue de tous, cadavre que l'on peut accompagner d'un message. Et face à cette carcasse, deux solutions : la ressusciter pour avoir un allié l'espace de quelques minutes, ou absorber le corps pour obtenir une restauration de PV, un peu d'argent et un bonus temporaire de stats. Et si vous mourrez il faudra revenir sur les lieux de votre défaite pour récupérer vos puces équipées. Un petit détail à ne pas oublier sous peine de pertes, quelques fois, importantes au niveau de votre équipement.
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Correct sans plus, le système de combat du premier NieR n'était certainement pas la chose la plus marquante du jeu. Occasion pour l'équipe en charge de prendre sa revanche avec ce nouvel épisode… et quelle revanche ! Car c'est carrément à la porte de Platinum Games, aka le roi du beat'em up, qu'elle est partie frapper. Et le bougre a été au rendez vous, délivrant un système de combat pêchu, à la fois explosif et lisible, instinctif et stylisé. D'une esquive enchaînée d'un contre, d'un combo qui commence au sol pour finir en l'air, de la manière dont on saute avec grâce d'un ennemi à un autre, le personnage contrôlé répond au doigt et à l’œil aux commandes et fait pleuvoir la mort avec une aisance déconcertante. On pourra également compter sur la présence du Pod, petit robot de soutien capable de tirer à distance et utiliser des capacités, sans oublier les flèches directionnelles qui permettent, d'une simple pression, d'accéder aux objets de soin ou de changer l'équipement porté. Une concerto de destruction qui dure un temps, alimenté par l'acquisition de nouvelles armes, de nouvelles puces et de nouveaux programmes pour son Pod. De plus, on ne combat pas qu'en 3D mais également en 2D, de profil, en 2.5D dans un module de vol, ou pendant des phases de shoot'em up. Hyperactif comme pas deux, le jeu aime diversifier l'action qu'il propose au joueur afin de maintenir l'attention… et il il faut dire qu'il le fait bien.
Enfin… du moins pendant la première partie avant de commencer son irrémédiable essoufflement. Il faut dire qu'on a vite fait le tour d'un bestiaire plus que limité, que sa surprise dans le premier run ne prend plus dans les suivants, et que la puissance acquise par le joueur s'envole dès la seconde partie. Sans parler des talents de pirate de 9S, qui envoie à la casse les adversaires avec une aisance déconcertante, un talent prenant la forme d'un mini-jeu tentant d'apporter un temps du sang neuf à cette multiplication des gameplay qu'affectionne le créateur de la série. On peut bien s'amuser à pousser le curseur de la difficulté pour avoir l'illusion d'avoir du défi en face, mais le fait est qu'on aura surtout tendance à oublier la technicité du système de combat pour mieux bourrer l'adversaire et ainsi revenir plus vite à l'essentiel. On pourrait trouver de nombreuses excuses à l'équipe en charge pour atténuer ça, mais le fait est que le système de combat montre très vite ses limites. On attendait pas non plus un Bayonetta ou un Metal Gear Rising: Revengeance version robot sexy, chose de toute manière impossible vu la différence de structure entre NieR Automata et ces titres. Mais quelques pirouettes, comme par exemple du level-scaling, aurait permis au plat de se refroidir bien moins vite. Ou, à défaut, de laisser les boss en vie plus de 15 secondes le temps de les laisser cracher toutes leurs lignes de dialogue.
orgasm.mp3
Et quitte à employer le mot copier, on pourrait aussi l'utiliser dans un ultime comparatif avec
NieR premier du nom : ce dernier donnait l'impression d'un jeu
PS2 a peine fignolé lors de sa sortie sur PS3, et bien
NieR Automata débarque lui sur
PC avec la classe d'un soft de milieu de vie de
PS3, pour un portage quasi direct de la version
PS4.
En résulte une consommation de ressources assez énorme pour un jeu de cet acabit. Ajoutez à cela une résolution interne bloquée à du 900p (lors de la sortie du jeu), des vidéos enregistrées avec le moteur graphique sur un support très faible qui… rament (et donc détonnent par rapport au gameplay fluide d'où vous sortez), pas d'options sonore… bref, c'est le strict minimum. Alors oui, portage moyen, très peu d'options graphique (le minimum syndical), des performances loin d'être les plus optimisées mais, fort heureusement, jamais le plaisir de jeu n'en subira les conséquences. Cela étant dit, avec une ou deux astuces et un peu d'huile de coude, on atteint les 60 fps constants sur une configuration honorable, dans la résolution native de notre machine et, couplés au gameplay made in Platinum, c'est un confort non négligeable que l'on est heureux de goûter.
Nous aurions donc aimé un peu plus de finition pour ce support mais sa seule présence sur nos machines, dans une version stable et correcte, une semaine seulement après la sortie sur
PS4 est déjà un gros pas en avant de la part de l'éditeur.
Merci.
À la bande son on retrouve logiquement
Keiichi Okabe, qui rempile et dégaine à nouveau l'instrumentale et les chœurs ayant fait la renommée de
NieR premier du nom, toujours en utilisant ce dialecte propre à cet univers, donnant une aura mystique aux pistes chantées. Un bagage auquel va s'ajouter des sons plus synthétiques, robotiques même, univers oblige. Que ce soit la furie d'une bataille aérienne contre un monstre de métal (
Dark Colossus), le calme d'un bois ou mère nature a su triompher de l'existence d'un château (
Forest Kingdom) ou encore la visite d'un village de machines où l'innocence du lieu est marquée par la présence de chœurs d'enfants (
Pascal (Vocal)), sans oublier des pistes plus dérangeantes où les robots se mettent à pousser la chansonnette (
This cannot continue), chaque piste fera vibrer. Pas de la même manière, pas avec la même intensité, peut être moins que
NieR premier du nom, mais vibrer quand même. De plus de nombreuses pistes du premier jeu ont également été reprises, réarrangées, et accompagnent de purs moments d'émotions quand les événements du passé se rappellent à nous, et n'oublions pas non plus de signaler l'existence d'une 'Side-B' à l'OST avec de nombreux morceaux en 8-bits, joués lors des phases de piratage.
En ligne droite, le jeu peut être bouclé en une trentaine d'heures. Et si vous voulez vous la jouer
complétionniste, comptez alors facilement le double. Le jeu offrira l'accès à une sélection des chapitres une fois le troisième run conclu, et également l'accès à un magasin… permettant d'acheter les trophées du jeu ! Oui, oui. Une sorte d'ultime pied-de-nez fait aux joueurs, et parfaitement en phase avec la philosophie du titre. À noter que le jeu dispose de sous-titres en français de grande qualité, et de doublages japonais et anglais, tous deux très réussis. Aucune raison de se priver, quelle que soit votre affinité avec ces langues.
Avec des intentions de départ aussi floues que sa plastique laisse à désirer, NieR Automata n'est, au premier abord, pas le titre le plus aguicheur qui soit. Mais c'est en faisant le premier pas que l'on aperçoit vite les premiers signes d'une grande beauté intérieure, d'une grande intelligence, et d'une humilité rare. On se retrouve alors dans un train lancé à pleine vitesse. Un train dont on ne veut pas descendre tout en se questionnant sur le terminus. Et même s'il est difficile de passer à côté de ses errances et de ses défauts, la somme de ses qualités et sa volonté de toujours bien faire nous fait aisément fermer les yeux dessus tant l'aventure se révèle mémorable, en plus de plonger enfin cette série dans la lumière. Celle qu'elle mérite. Un nouveau chapitre réussi de cette dystopie née du cerveau un peu fou de Yoko Taro. Une folie aussi douce que sincère qui nous gagne sans que l'on s'en rende compte, qui nous fait en vouloir toujours plus et place, sans trop se poser de questions, le titre au panthéon des jeux marquants.
27/03/2017
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- L'action survitaminée…
- La multiplication des gameplay
- Le scénario avec un fond aussi captivant que sa mise en scène est folle
- Un casting réussi
- Une construction osée, même si elle ne plairait pas à tous
- Une direction artistique avec une ambiance fabuleuse
- La bande-son orgasmique
- Tout le trip robotique gravé dans le corps même du jeu
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- …mais sans vraie profondeur et vite répétitive
- Difficulté vite déséquilibrée au profit du joueur
- Un peu moche quand même
- Bestiaire riquiqui
- Le terrain de jeu, riquiqui aussi
- Beaucoup d'aller-retours
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TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 5/5
SCENARIO 5/5
DUREE DE VIE 4/5
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