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Les Royaumes Perdus
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Les Royaumes PerdusFrom Software est un développeur que j'aime bien. Peu de moyens, mais des idées toujours intéressantes et (trop) ambitieuses. Pour sa première réalisation sur Gamecube, il a choisi la voie du RPG, et plus précisément du Dungeon-RPG. Appelé Rune dans son pays d'origine, et Lost Kingdoms outre-Atlantique, ce jeu vous propose d'entrer dans la peau de Katia, aventurière à mi-temps, et accessoirement princesse de l'un des 5 royaumes.
Les Royaumes Perdus est un jeu dont l'ossature est principalement basée sur un système de cartes. Les phases de combat bénéficient à cet égard d'un gameplay particulièrement réussi. L'héroïne dispose simultanément de 4 cartes tirées au hasard dans sa pioche. Chacune de ces 4 cartes correspond à un des boutons principaux de la manette. Une fois que l'une des cartes est utilisée totalement, elle est remplacée par une autre carte, tirée dans la pioche.
Il existe 3 types de cartes bien distincts : - Les cartes de type Arme : elles produisent une attaque directe, qui peut parfois être utilisée plusieurs fois. - Les cartes de type Invoquées : elles invoquent une créature qui, le temps de son arrivée, gèle le combat et fait disparaître son utilisateur. L'effet varie selon la créature. Cela peut être une attaque puissante, un soin, ou un retour de cartes (des cartes déjà utilisées sont récupérées). - Les cartes de type Indépendant : une créature est amenée sur le champ de bataille, et y reste jusqu'à l'épuisement de ses points de vie ou son rappel par le joueur. Là encore, ses effets sont divers : certaines créatures attaquent, d'autres empoisonnent l'air, d'autres encore boostent une capacité... Mais là où ça devient sournois, c'est que chaque carte utilisée consomme des pierres magiques (le nombre dépend de la carte). Ces pierres se récupèrent sur le champ de bataille, quand un personnage ou une créature a subi des dommages. Lorsque le joueur n'a plus assez de pierres pour utiliser une carte, ce sont ses points de vie qui sont consommés à la place. Il est donc important de garder un œil sur le compteur, d'autant plus que certaines cartes peuvent faire perdre 95% des points de vie du joueur tant elles sont coûteuses à utiliser. Le joueur peut compter jusqu'à 30 cartes dans sa pioche. Quand une carte a été complètement utilisée, elle ne peut plus l'être à nouveau dans le donjon, à moins d'utiliser une carte de rappel (ou de trouver une fée bleue, mais j'y reviendrai). Bien sûr, il est possible de constituer plusieurs pioches différentes, mais une seule peut être emportée par l'héroïne dans chaque donjon. Pour obtenir des cartes, il existe plusieurs moyens. Le plus classique consiste à ouvrir un coffre. Un autre moyen est d'acheter ses cartes chez l'apothicaire (mais comme personne ne laisse traîner d'argent, le seul moyen d'obtenir un peu de monnaie, c'est de vendre les cartes). Toujours chez l'apothicaire, il est possible de faire évoluer ses cartes, une fois qu'elles ont acquis assez d'expérience en combat. Enfin, il est possible de "capturer" les créatures ennemies pour les enfermer dans des cartes. Pour cela, il faut cependant les avoir affaiblies suffisamment (c'est à dire qu'il ne leur reste pas plus de 3 ou 4 HP), et sacrifier une carte. Un autre point amusant du jeu concerne les fées. Les fées bleues sont les plus courantes. A leur contact, un événement aléatoire se produit : soit l'héroïne récupère 10% de ses points de vie, soit une carte est rendue au joueur, soit le compteur de pierres magiques revient à son maximum. Les fées rouges sont quant à elles plus rares, et aiment bien se cacher. Cependant, la récompense sera à la hauteur, puisque ces fées peuvent être échangées auprès d'Alex, un jeune érudit ressemblant vaguement à Harry Potter, contre des cartes relativement rares. (Alex donne une carte toutes les 10 fées apportées).
Enfin, le système d'expérience est assez spécial, vu que ce sont les cartes qui gagnent des points d'expérience dans les combats, et non l'héroïne. Cette dernière ne gagne un niveau qu'en trouvant une nouvelle pierre runique. Bon, maintenant que nous avons parlé des particularités du soft, il reste à s'occuper des points les plus classiques. Au niveau du scénario, la seule originalité marquante est le fait de jouer avec une héroïne, Katia, et non un héros. (Pensez-y au moment d'entrer votre nom au début, c'est tout bête mais je me suis fait avoir). Pour le reste, il n'y a aucun élément particulièrement marquant. Le continent d'Angwryll compte 5 royaumes. Chacun d'eux a la garde d'une pierre runique, qui confère des pouvoirs très importants. Cependant, la brume noire a depuis peu envahi les 5 royaumes, ne laissant que mort et désolation sur son passage. Le roi Feobane, père de l'héroïne, part dans les autres royaumes pour tentes de persuader les autres souverains que la réunion des pierres runiques est la seule solution pour repousser les forces maléfiques. Ne voyant pas son père revenir, la princesse Katia prend possession de la pierre runique dont son père avait la garde, et part à l'aventure pour tenter de le retrouver. Peu de surprises l'attendent, mis à part les quelques rencontres avec Héléna, qui apparaît de temps à autre sur le parcours de Katia (un peu comme Atolm dans PDS).
Comme ceux qui me connaissent le savent, l'univers est le point qui a le plus d'importance à mes yeux dans un RPG. Celui des Royaumes Perdus est tout à fait correct, bénéficiant d'un design assez réussi, tant pour les créatures que pour la plupart des personnages (seuls Gurd et Alex m'ont paru peu recherchés). Les architectures, relativement simples, ne tombent cependant pas dans le mauvais goût, les décors sont bien variés (mais cependant classiques pour un RPG : forêt, château, village, égouts, volcan, zone enneigée, ...).
Graphiquement, c'est de la Nintendo 64 un peu boostée, donc pas très convaincant. L'ensemble n'est pas immonde, loin de là, mais tout cela manque un peu de lumière, de netteté, et paraît relativement grossier. On peut même pour certaines créatures parler d'une modélisation à la serpe, mais cela ne gêne pas trop le plaisir de jeu, heureusement. En ce qui concerne la bande sonore, il n'y a vraiment rien d'inoubliable. Les premières musiques m'ont carrément désespéré par leur pauvreté, à tel point que je me suis cru écouter un jeu GBA. Bon, par la suite, la qualité des instruments s'étoffe quelque peu, mais jamais les mélodies ne sauront tutoyer le génie, hélas. Le seul passage qui m'ait laissé un très bon souvenir à ce niveau est celui où Katia joue de l'orgue, dans l'église. Au niveau des bruitages, les voix se limitent à des "Hum, hum" et autres raclements de gorge, cliquetis d'armure... Les bruits de pas sont en revanche très corrects, variant selon la surface et l'écho éventuel. Enfin, la durée de vie se situe dans la moyenne. La quête principale vous prendra entre 20 et 25 heures, mais il vous faudra ensuite collecter la totalité des 105 cartes. N'oublions pas également le mode 2 joueurs, qui fera passer de bons moments, même s'il s'avère assez limité. En résumé, ce jeu avait des idées très bonnes, malheureusement gâchées par un manque de moyens flagrant, par une mauvaise maîtrise de la console, et par 2 ou 3 points de détail un peu agaçants voire frustrants. Cela reste cependant un soft attachant, et beaucoup plus plaisant à jouer que la plupart des Dungeon-RPG classiques.
Je terminerai cette critique en remerciant, une fois n'est pas coutume, l'éditeur Activision, pour son portage courageux. Ce jeu aurait en effet très bien pu ne pas dépasser les frontières du Japon et ne toucher que quelques passionnés. Un bel effort a aussi été fait sur le titre, étant donné que très peu de jeux voient aujourd'hui leur titre traduit en français. Activision n'est pas un éditeur que je porte énormément dans mon cœur, à cause de son comportement beaucoup trop "américanisant" pour un éditeur français. Malgré cela, je reconnais qu'il lui arrive de faire preuve de beaucoup de goût, notamment pour Les Royaumes Perdus, mais également pour avoir acquis les droits de la série Virtual On aux USA.
Les Royaumes Perdus
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