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Dark Messiah of Might & Magic
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Dark Messiah of Might & MagicLe Melting-Pot français
Fans d'Ultima Underworld, c'est ainsi que se caractérisaient eux-mêmes les développeurs de chez Arkane Studios lors du développement de leur premier jeu, Arx Fatalis. Ce titre ambitieux, mais pas aussi convaincant qu'ils l'auraient souhaité, laissa tout de même une curiosité à l'égard des développeurs, grâce à des qualités indéniables qui démontraient un certain talent.
Maintenant en possession de la légendaire licence M&M, les développeurs français reviennent à la charge avec un jeu qui tient autant du jeu d'action subjectif que du jeu de rôle. Pas uniquement un RPG ou un jeu d'action Lambda, Dark Messiah of Might & Magic est un joyeux mélange de plusieurs genres qu'il ne tient qu'à vous de découvrir. Héros, démons, magiciens et entité protectrice à la voix douceureuseIl y a environ un siècle, la Guerre du feu, gigantesque conflit opposant l'alliance des hommes et des elfes avec les armées démoniaques, dévasta le Monde. Elle fut finalement terminée grâce au sacrifice de Sar-Elam, un sorcier également nommé le Septième Dragon. Celui-ci, à l'aide d'autres magiciens, repoussa les démons dans les flammes infernales, et rendant son dernier souffle de vie, il confectionna une barrière magique tissée avec l'essence même de son esprit et réussit à emprisonner les démons et à les bannir du monde des vivants pour l'éternité. Cependant, le rituel ne fut pas sans faille, malgré le fait que les démons furent bel et bien emprisonnés.
Le disciple du Septième Dragon fit prêt d'un siècle après, une prophétie parlant d'une engeance mi-humain, mi-démon qui serait capable de voyager entre les deux mondes. Cet être se révèlerait être le Messie des Ténèbres qui, selon la prophétie, libérerait les démons de leur prison éternelle en utilisant une ancienne relique de Sar'Elan C'est sur cette introduction que commence le jeu où le joueur contrôlera Sareth, un jeune homme disciple du mage Phenrig. Ce dernier envoie Sareth aider son ami Menelag à la cité de Heaumeroc. Mais, il ne le laissera partir qu'accompagné d'un esprit protecteur Xana, entité magique qui fusionnera avec l'esprit de notre héros. Mais son arrivée à la cité ne se passe pas comme prévu et une attaque de grande envergure est déjà menée contre la ville. Le titre, se plaçant résolument dans un contexte de Dark Fantasy, possède une trame assez basique, voir prévisible, mais qui finalement est plutôt intéressante notamment grâce à ses personnages. En effet, les deux personnages principaux Xana et Sareth forment une fine équipe. Parlant régulièrement dans l'esprit de notre héros, Xana possède des répliques vraiment exquises, osées, cruelles, voire malsaines. Leurs dialogues sont tout simplement délicieux et on se réjouit de voir évoluer un peu l'attitude de Sareth avec la présence permanente de Xana. D'ailleurs, il est à signaler que les doublages de ces deux personnages sont tous simplement géniaux, et que chacune des réflexions de Xana sera comme une petite récompense en soi. On peut également, malgré l'aspect un peu convenu de l'histoire, évoquer un autre de ses points forts : elle n'est pas manichéenne, et c'est plutôt sympa. Cependant, le gros point faible du soft en ce qui concerne la trame, est sa durée. Comptez un peu plus d'une dizaine d'heures pour finir le jeu, une durée ma foi bien faiblarde qui entrainera forcément un manque de développement du scénario. Celui-ci ne prend pas vraiment de hauteur malgré le fait qu'il soit tout à fait potable ; les surprises n'en sont presque plus, et malgré les 4 fins, on retiendra plus Dark Messiah pour le couple Xana + Sareth qui animera les pérégrinations de la plus belle des façons. Melting-pot de genresLe gameplay de Dark Messiah of Might and Magic emprunte à de nombreux genres allant du FPS à l'aventure plate-forme en passant par le RPG. On se retrouve avec un soft hybride, mais au gameplay finalement assez complet que je vais tenter de détailler un peu ici.
Tout d'abord, ne comptez pas retrouver un jeu qui laisse place à l'exploration. Le déroulement du scénario emprunte pas mal au FPS. Le soft est divisé en 9 chapitres, plus un prologue et un épilogue qui représentent chacun un niveau avec un objectif à atteindre. Le level design est également assez linéaire, même si quelques zones "secrètes" renfermant de petites joyeusetés sont éparpillées sur le parcours. Ces niveaux possèdent souvent des passages où le gameplay s'apparente à de la plate-forme, notamment à partir d'un moment dans le jeu où l'on récupère un "arc grappin" qui sera extrêmement utile et qui permettra au joueur de se creuser un peu les méninges. La physique et l'environnement sont également très exploités dans Dark Messiah. S'il est toujours possible d'occire tous les ennemis à la loyale, épée et bouclier au clair, les façons de les exterminer sont néanmoins beaucoup plus nombreuses. Vous disposerez, tout d'abord, d'un coup de pied qui permettra de repousser vos adversaires. C'est sans doute le coup le plus utile dans tout le jeu puisqu'il vous permettra de pousser ces derniers à s'empaler dans des pics sur les murs, à les envoyer dans un feu, ou tout simplement dans le vide. De plus, nombreux sont les pièges déclenchables. Que ce soient des cordes attachées aux murs soutenant une étagère pleine de tonneaux et de caisses ou encore déclenchant une sorte de gros balancier, tous les moyens sont mis en œuvre pour vous permettre de détruire vos ennemis. Sachant qu'il existe nombre d'autres moyens un peu plus élaborés - tel geler un adversaire via un sort de glace puis briser ce nouveau glaçon grâce à un coup de pied - il y a largement de quoi s'amuser, les combats sont même jouissifs, extrêmement nerveux et haletants, mais n'en sont pas faciles pour autant. Ces derniers sont assez classiques de l'A-RPG en vue subjective, en dehors des interactions avec l'environnement. On peut charger un coup ou réaliser une rafale de coups rapides ; lorsqu'un ennemi est à terre, un coup chargé l'achève ; on peut parer d'un clic avec son arme ou son bouclier. On peut également switcher entre les armes et les sortilèges grâce à une barre de raccourcis. L'interface est faite, en plus de la barre de raccourcis, de jauges de vie, de mana et d'adrénaline. Cette dernière permet une fois pleine de réaliser une fatalité qui tue un ennemi en un coup. Bref, c'est du grand classique mais c'est excellent, et surtout vraiment bien mis en scène. Côtés armes, le joueur aura à disposition Arcs (qui tuent en un coup lorsque l'on tire à la tête), Dagues (permettant de réaliser des coups furtifs mortels), épées, boucliers et bâtons (armes lentes et qui font peu de dommages mais qui font facilement tomber vos adversaires). Ces armes sont toutes affiliées à des caractéristiques qui permettent de les équiper, ce qui m'amène à parler de l'aspect RPG, puisqu'on est quand même un peu là pour ça.
C'est très simple, le héros gagnera au fur et à mesure de ses objectifs accomplis des points de compétences qui lui permettront de s'améliorer dans trois catégories : Combat, Magie et Général (qui contient notamment les compétences furtives). Chaque catégorie possède un petit arbre de talents dans lequel se dépenseront les points de compétences : le joueur n'est pas bridé à une et une seule classe comme c'est le cas dans la version 360 du jeu. Au final, le level design du jeu s'en sort très bien, et même s'il est relativement linéaire, des artifices comme les passages plate-forme ou les combats aux nombreuses possibilités cassent complètement la monotonie des niveaux et c'est tant mieux ! Le challenge n'est pas en reste non plus, que ce soit sur les passages plate-forme pas toujours faciles à négocier ou sur les combats. Le gameplay hybride en ressort finalement complet et prenant, même si l'impression d'être dans un RPG est moins importante que sur d'autres softs, on prend son pied et c'est bien là l'important. Graphismes et HDR à outranceGraphiquement, Dark Messiah s'en sort pas mal encore aujourd'hui. Le moteur du jeu est en fait une optimisation du Source Engine développé pour Half-life 2. Les textures sont tout à fait correctes et agréables, les modélisations sont bien et les personnages plutôt jolis.
En fait, le gros problème de Dark Messiah sur le plan technique concerne ses effets d'ombre et de lumière. En effet, point d'ombrages ni de lueurs dynamiques comme dans un The Elder Scrolls IV (sorti 6 mois avant), mais un abus total de l'HDR pour compenser un petit peu. Si parfois cela fera des beaux effets, le plus souvent ce sera un peu trop éblouissant, voire moche. Cependant, côté animation, on est proche de l'excellence. Ces dernières sont variées et d'une fluidité incroyable, que ce soit pour les sorts ou pour le combat au corps à corps. Cela met parfaitement en scène les combats qui en deviennent épiques en plus d'être jouissifs. Malheureusement, le jeu souffre de quelques petits problèmes d'IA, mais rien de bien méchant, ainsi que de quelques crashs et glitches un peu plus gênants (mais relativement peu nombreux). Côté bande-son, encore une fois, Arkane a décidé de ne pas mettre beaucoup de thèmes musicaux. Déjà évoqué sur Arx Fatalis, la critique de cet aspect reste la même aujourd'hui : si les bruitages d'ambiance et les vagues thèmes grinçants des donjons sont appréciables et immersifs, le manque de musique se ressent comme un défaut. À côté de cela, les bruitages de combat restent très bon, ce qui renforce encore la puissance des affrontements. Dans le design, on reconnait bien le style qu'Arkane avait adopté sur Arx fatalis et si les intérieurs sont très bien réussis, on remarque des petites faiblesses sur les extérieurs, moins jolis et moins fouillés. Le chara-design est bon, les visages sont bien animés, le tout donne un rendu extrêmement plaisant, donc. Dark Messiah of Might & Magic est une très bonne expérience. Cependant, comme dans Arx Fatalis, des petits défauts viennent gâcher un peu le tableau qui aurait pu être mythique. Un scénario un peu convenu et peu développé à cause de la durée minable d'une partie, des petits problèmes d'ordre technique, et une bande-son qui semble encore une fois à moitié complète ne parviennent cependant pas à gâcher l'immense plaisir de jouer au jeu, qui convainc plus qu'Arx Fatalis. Moins ambitieux et peut-être moins complet, il semble cependant assumer son statut : un petit jeu sans prise de tête, mais avec un petit peu de challenge, au gameplay jouissif et au scenario doté d'un duo de héros inoubliable. Le titre tient sans problème le joueur en haleine durant la dizaine d'heure qu'il dure.
Pas un hit, loin d'être un raté, Dark Messiah of Might & Magic offre une expérience courte mais indéniablement intense et jouissive. Et c'est finalement cela qu'on retiendra.
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