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ReCore
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ReCoreExpédition sur Alter-Eden
Après une annonce mystérieuse à l'E3 2015, ReCore s'est fait désirer sans que l'on ne sache trop de quel type de jeu il s'agissait réellement. Au gré des vidéos, on a pu découvrir un titre plutôt orienté arcade et très dynamique. Dans les faits, c'est un melting-pot de plusieurs genres : du RPG, de la plateforme, du shoot et tout cela avec les inspirations évidentes de Metroid Prime ou même The Legend of Zelda. Suffisant pour en faire une aventure incontournable ?
En plein dans le désert...Le jeu prend la planète désertique d'Alter-Eden comme cadre principal. Un environnement qui semble idyllique pour une aventure solitaire, à l'instar des Metroid Prime, dont les rejetons d'Armature Studio sont les anciens développeurs. En effet, notre héroïne qui répond au nom de Joule semble être la seule humaine dans les parages. Mais pour autant, elle sera accompagnée par des "orbots" (des robots, quoi). Si au début, elle ne connaît que Mack, dont l'apparence ressemble fortement à un chien, elle en rencontrera d'autres par la suite. Elle ne peut toutefois en emmener que deux avec elle, et un seul combat réellement à ses côtés, il faut appuyer sur LB pour changer de compagnon. Ces camarades atypiques disposent chacun d'aptitudes distinctes : l'un peut creuser dans le sol pour dénicher des objets, le second peut s'agripper à des espèces de rails dans les airs, un autre peut détruire de gros rochers...
Ces compétences nous sont utiles afin de progresser dans le monde d'Alter-Eden. Mais, à la manière des deux licences Nintendo citées dans le chapeau, elles nous servent aussi souvent à débloquer de nouveaux passages ou à accéder à des endroits encore inexplorés lorsqu'on revient sur nos pas. Le jeu pousse en effet à revenir régulièrement dans des lieux antérieurs pour y débusquer de nouvelles choses. En cela, le level-design se montre intelligent. Concrètement, ReCore est découpé en quatre zones semi-ouvertes, qui sont de plus en plus larges. Ces dernières regorgent de secret et il faudra les passer au peigne fin pour tout découvrir : orbes prismatiques (qui nous permettent d'ouvrir les portes des donjons), coffres, items d'augmentation de la santé de Joule... L'exploration est plutôt sympathique et on prend un certain plaisir à arpenter les dunes de cet univers. Mais il faut bien avouer que ReCore ne paye pas de mine. Ses textures baveuses, son pop-up constant, ses longs temps de chargement (en dépit de mises à jour pour tenter d'y remédier) et ses petits ralentissements lorsqu'il y a de nombreux ennemis à l'écran ne lui donnent pas une tronche très avenante. Techniquement, le jeu est clairement indigne de la Xbox One. Malgré ça, il se rattrape comme il peut par le biais d'une direction artistique qui contrebalance plus ou moins, le jeu offrant des plans visuellement plutôt plaisants. Le tout est soutenu par une bande-son de qualité composée par Chad Seiter, nous plongeant dans une ambiance très réussie et suffisamment prenante pour gagner notre bienveillance quant aux tares techniques du produit. ... Mais un désert plutôt rempliAlter-Eden est en outre truffé de donjons optionnels, qu'il faut d'abord trouver, puis réussir à ouvrir. Si les portes des donjons en elle-mêmes exigent un certain nombre d'orbes prismatiques, pour certains, il faut au préalable ouvrir une autre entrée en dénichant des "orboïdes renforceurs" aux alentours, en gros, des petits robots qui servent de clés mais qui aiment bien se cacher un peu partout. Une fois cela fait, on peut noter qu'il existe trois types de donjons : les "Arènes", où des vagues d'ennemis s'enchaînent dans une unique zone assez ouverte, les "Traversées" qui comportent plusieurs pièces et alternent donc combats et exploration, et enfin les "Aventures" qui sont en fait centrées sur la plateforme, s'abstenant de toute joute. La plateforme est effectivement un élément récurrent de ReCore, et forte là aussi d'un très bon level-design, tape plutôt dans le haut du panier. Les combats, quant à eux, se veulent très dynamiques. Joule se bat avec un fusil qui a des munitions illimitées, mais qui "surchauffe" si on tire en continu trop longtemps. Pas d'autres armes et pas de possibilité de se battre au corps-à-corps, mais on peut toutefois demander à son compagnon orbot d'asséner un coup spécial à un ennemi. Notre fusil nous autorise également à charger une attaque plus puissante, qui peut nous servir à éclater les boucliers des ennemis (un classique). À savoir que l'on peut verrouiller une cible, et passer de l'une à l'autre de façon fluide grâce au stick droit. Nos ennemis, qui sont des orbots rendus "fous" par on ne sait quoi, sont de couleurs différentes. Au fur et à mesure, on obtient des ajouts pour notre fusil, nous permettant justement de tirer avec plusieurs couleurs (rouge, bleu et jaune). Il faut alors s'adapter à celle de notre cible pour lui infliger davantage de dégâts. À part cette petite subtilité, les batailles ne varient pas vraiment, et certains pourront donc les trouver répétitives sur la longue, mais elles parviennent à conserver leur nervosité. Il y a cependant deux façons de terminer un combat avec un orbot. La première et la plus évidente est de vider entièrement sa barre d'énergie, ce qui nous donnera un peu d'argent et des objets. La seconde, une fois que sa vie passe en-dessous du dernier quart, est de lui extraire son orbe, les orbots "vivants" chacun grâce à un orbe. Quelle différence ? Depuis l'exploreur de Joule, qui nous sert de base et d'atelier, les orbes récupérés trouvent leur utilité pour améliorer les caractéristiques de nos propres orbots (attaque, défense et énergie). En revanche, le matériel et les objets obtenus nous servent à fabriquer des pièces à partir des plans que nous aurons trouvés sur Alter-Eden, puisque, dans ReCore, nous pouvons personnaliser nos petits compagnons en leur fabriquant de nouvelles pièces. Les modifications ne sont bien sûr pas qu'accessoires, elles ont aussi des incidences sur leurs caractéristiques. Certaines ne peuvent être ajoutée qu'à partir d'un certain niveau ; ce qui est l'une des composantes RPG du jeu : nos orbots, ainsi que l'arme de Joule, peuvent évoluer jusqu'au niveau 30 par l'intermédiaire de points d'expérience glanés au combat. Je t'aime, moi non plusMalheureusement, outre les lacunes techniques évoquées plus haut, ReCore rencontre d'autres problèmes. Bien rapidement, on sent que le jeu a été "rushé" sur la fin, sûrement par faute de moyens et/ou de temps accordé(s). Par exemple, le dernier et cinquième orbot n'a pas pu être inclus dans le jeu à sa sortie ! Évidemment, les développeurs sont sur le coup et il arrivera sans doute par le biais d'une mise à jour prochainement, mais quand même... Sachant que celui-ci est censé nous permettre de traverser les sables mouvants, donnant ainsi accès à de nouveaux lieux et donjons optionnels, c'est tout de même gênant de ne pas avoir la totalité du contenu du jeu et de devoir attendre. On peut aussi regretter de ne pas pouvoir marquer un endroit sur la map, chose pourtant très commune dans les jeux actuels, surtout pour un monde semi-ouvert comme celui-ci... Heureusement, on accède en une touche à la map, mais cette option manquante reste dommage et étrange.
Mais une chose qui a été beaucoup pointée du doigt, c'est la fin du jeu, rallongeant artificiellement la durée de vie. Concrètement, le dernier donjon du jeu est découpé en plusieurs étages et chacun nous demande un nombre de plus en plus élevé d'orbes prismatiques. Très clairement, la première fois que vous y parvenez, il y a très peu de chances que vous ayez suffisamment d'orbes pour vous faire tout le donjon d'une seule traite. Cela oblige à retourner sur Alter-Eden (bien sûr, il y a quand même des téléporteurs) pour avancer dans le contenu annexe afin de réunir assez d'orbes. Quelqu'un qui a parcouru le jeu assez rapidement sera vite découragé, car il lui manquera beaucoup d'orbes et en plus, il aura un niveau assez faible (sachant que la difficulté augmente de façon significative sur la fin, sans que ce soit insurmontable non plus). Le meilleur conseil que l'on puisse donner à quelqu'un qui débute ReCore, c'est donc de prendre son temps. Ne pas hésiter à faire tous les donjons possibles se trouvant sur sa route, explorer le moindre recoin, s'amuser à améliorer ses orbots... Car d'une part, le jeu est, en dépit de ses nombreux défauts, plaisant à parcourir et en plus, ça permettra de mieux faire passer la fin. Cela ne fera pas oublier la sensation un peu frustrante de jouer à un jeu inachevé qui aurait peut-être pu devenir un must-have avec davantage de temps, et ne compensera pas les absences narratives car finalement, si l'univers est agréable, l'histoire est, elle, peu passionnante et à la finalité des plus expéditives, mais donnera la possibilité de découvrir dans les meilleures conditions une aventure de 15-20 heures qui mérite qu'on lui donne sa chance. Il est difficile d'évaluer ReCore tant celui-ci est inconstant. Certains détesteront, trop agacés par ses tares, tandis que d'autres en feront fi pour se concentrer sur ses qualités. Le jeu propose tout de même un réel intérêt ludique, mais aussi un univers intéressant qui est soutenu par une direction artistique et une bande-son à la hauteur. En contrepartie, il accuse un grand retard sur le plan technique, et manque cruellement de finition sur certains points, nous laissant ainsi avec un amer goût d'inachevé. Une aventure perfectible, mais dont on essaiera de ne retenir que le meilleur parce que pétrie de bonnes intentions.
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