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Super Robot Taisen X
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Super Robot Taisen XWe Are (Not) X
Une surprise de taille a accompagné la sortie du Super Robot Taisen annuel en 2017 : une version anglaise ! Une première dans la série à licences. Il aura fallu attendre 26 ans pour que ce miracle se produise ! Certes, Super Robot Taisen V n'est pas arrivé jusqu'en Europe ni même aux États-Unis, mais une version Asia qui parle la langue de Shakespeare a tout de même vu le jour.
Une excellente nouvelle malheureusement refroidie par les retours mitigés du titre en question. Pour les connaisseurs, c'était loin d'être une surprise. La déception était en accord avec le déclin de la série depuis plusieurs années avec plus de 50 épisodes en moins de 30 ans. C'est beaucoup. On ne parle plus de T-RPG réalisé avec passion mais bien de production industrielle de masse. Et les choses ne vont malheureusement pas s'arranger avec le dernier opus en date, Super Robot Wars X… A boy and his XLes prémices d'Al-Warth le décrivent comme étant un monde de dieux et monstres, lumière et obscurité, passé et futur. Un rêve perpétuel sans réveil où les émotions des gens sont absorbées par la terre et donnent naissance au fruit de la sagesse. Un univers qui réside entre la vie et la mort et qui est gouverné par les Gardiens de l'Ordre, une élite de la population capable de manipuler l'Od, une substance qui leur confère des pouvoirs magiques.
À l'insu de la population, le monde tourne au nom d'Ende, le dieu de la sagesse. Les Gardiens de l'Ordre vénèrent Ende et utilisent ses pouvoirs pour maintenir la paix dans le monde ou, du moins, c'est ce qu'ils prétendent faire. Ainsi le jeu démarre quand notre jeune héros ou héroïne, membre des Gardiens de l'Ordre commence son périple à la recherche de la vérité à bord d'un Autowarlock spécial (robot magique utilisé par les Gardiens de l'Ordre) qui s'appelle Xelguard. Et non, on ne s'est pas trompé de titre, il s'agit bien d'un Super Robot Wars. La SF laisse sa place ici à la fantaisie. D'après Takanobu Terada, le producteur de la série, Al-Warth est basé sur "Soukaizan", le monde de la série Mashin Hero Wataru qui joue un rôle central dans l'intrigue du jeu. Autour de Soukaizan on retrouve le Pays des Bêtes venant de Gurren Lagann ainsi que le Pays du Mana issu de Cross Ange. Le X dans le titre ne correspond pas au chiffre romain 10 mais à la nature crossover de l'inconnu. C'est l'histoire de Super Robots qui se retrouvent aspirés dans Al-Warth où les choses tournent mal et une grande guerre se prépare. Alternate UniverseParmi le casting on note quelques animés de seconde zone tel que Cross Ange qui était déjà présent dans Super Robot Taisen V et Buddy Complex, une nouvelle entrée. Toutes les deux brillent par leur médiocrité et tirent vers le bas la qualité du casting. Heureusement que quelques séries prestigieuses comme Aura Battler Dunbine, Gundam F91 ou encore Gurren Lagann sont de retour après une longue absence. Ceci dit, parmi ces trois séries, il n'y a que Gurren Lagann qui est bien mis en exergue et montre une puissance incroyable. Les deux autres ne sont là que pour la forme, ce qui est très décevant.
Il y a également trois nouvelles séries intéressantes qui rejoignent le casting : Mashin Hero Wataru, connu chez nous sous la dénomination Adrien le sauveur du monde, et son casting hilarant, Gundam: Reconguista in G ainsi que Nadia, le secret de l'eau bleue, l'invité insolite du casting. Le reste c'est du classique pour la plupart. On note également le retour du puissant Mazinkaiser qui fera plaisir à beaucoup de joueurs. Mais il plane une ombre dans la pièce : Getter Robo manque à l'appel. C'est la première fois que cette licence n'est pas représentée dans un SRT sur console de salon et cela n'augure rien de bon. Par ailleurs, le jeu a un rythme étrange et la quantité astronomique de texte superflu est toujours aussi lourdingue malgré une localisation de bonne qualité, chose rare dans une version asiatique. Certes, certaines répliques issues des différentes séries feront plaisirs aux fans, mais le contenu est souvent vide et dénué d'intérêt. Le joueur se retrouve tenté de passer les dialogues tellement c'est barbant. Le jeu tourne en dérision et on se demande si des fois il s'auto-critique délibérément. Et il a raison, car si le cadre et l'histoire sont bien mièvres, il faut qu'il se prépare à faire face à plusieurs écueils touchant à l'essence même du jeu, son contenu ainsi que sa réalisation…
Let X Be the UnknownSRTX se joue quasiment de la même manière que le précédent. Le jeu repose sur une succession de cartes sur lesquelles le joueur doit gérer les différents éléments d'une armée de Super Robots et livrer des batailles au tour par tour face aux troupes contrôlées par la console. Chaque pilote dispose de Spirit Commands qui lui permettent de se battre plus efficacement, ces dernières peuvent être utilisées pendant les contre attaques et même après avoir fini son action, une erreur fatale de design. Et comme si ce n'était pas suffisant, chaque unité a 5 commandes appelées ExAction et les commandants ont, en plus, 5 commandes supplémentaires appelées ExOrder. Et ça ne s'arrête pas là ! Le héros ou l’héroïne a à sa disposition un pouvoir magique appelé Dogma.
Il y a également des bonus passifs échangeables contre les TacP gagnés lors des batailles et dont bénéficient toutes les unités. Des surcouches implémentées à la va-vite qui rentrent en collision les unes avec les autres ainsi que les vieilles mécaniques. Non seulement ça rend le game design complètement déséquilibré, mais en plus, enlève tout semblant de stratégie au titre. C'est du calibrage paresseux dans lequel quand le niveau de difficulté augmente, le rend désagréable ou, au mieux, ennuyeux. Le seul point positif est le retrait des points SR dans ce mode, car ces points distraient souvent le joueur de l'objectif de base et n'ont aucun intérêt. Et ça ne change pas tellement en mode expert. En effet, une fois les premiers chapitres passés et le joueur commence à apprendre des skills, il se retrouvera dans la même situation. Tout ce qu'il change en Expert c'est que les ennemis ont des stats plus élevées. Aucune modification de comportement, pas de nouvelles unités, pas de positionnement différent, rien. L'intelligence artificielle restera conne comme un balais quelque soit le niveau de difficulté choisi. Les cartes se suivent et se ressemblent. Oubliez les obstacles et autres effets du terrain. La grosse majorité des cartes sont plates et les batailles se résument à envoyer ses robots préférés détruire les unités adverses sans aucune stratégie. De plus ces cartes sont souvent moches, même pour les rares batailles dans l'espace. Tel que c'est fait, il n'est pas sûr que monter la difficulté plus haut réglera les problèmes de fond. Ça aura même l'effet inverse ! Malgré quelques tentatives d'équilibrer le tout comme augmenter le prix des skills par rapport à SRTV, ça reste bâclé et souffre d'un manque flagrant d'originalité et de maîtrise. Du gameplay fast-food qui n'a aucune saveur. Le jeu est disponible sur PS4 et Vita. La version Vita est pratique puisque le jeu s'adapte bien au format portable. De plus les menus restent lisibles. La version PS4, elle, est plus confortable malgré le fait que ce soit juste un upscale. Le titre propose du cross-play/cross-save ce qui veut dire qu'il est possible de commencer une partie sur PS4 et la continuer sur Vita. Profitez de ce mode pour ceux qui peuvent se le permettre, c'est sans doute un des derniers jeux à en profiter vu que la Vita est sur son lit de mort. You Can't Go Home AgainIl y a quelques belles animations de combat mais surtout du recyclage à profusion de SRTV essentiellement. Les modèles des robots, portraits des personnages, animations des combats et même les menus, la grosse majorité est du copier / coller. Il y a également pas mal d'assets qui sont là depuis la duologie Super Robot Taisen Z3. Il y a même des oublis comme certaines unités qui ont les mêmes modèles que Gundam Unicorn qui était dans SRTV mais pas dans le X ! Le contraste est violent. Ajoutez l'absence d'une direction artistique globale et vous obtenez un clash artistique pas des plus agréables. Tous les combats sont doublés mais par contre, les différentes scénettes le sont rarement. À ce propos, le plus gros du boulot a été fait au niveau des messages que le joueur voit quand il sauvegarde et quitte une partie. Ces derniers sont tous doublés. Beaucoup d'efforts ont été effectués dans un détail que beaucoup de joueurs ne verront même pas !
Niveau réalisation, c'est du bas de gamme. La mise en scène globale est médiocre et aucune logique n'est respectée. Les incohérences de l'univers, des unités, de l'histoire et le gameplay fusent de partout. C'est le chaos total. Masaki Andoh est disponible très tôt dans le jeu via un code DLC qui vient avec la version day one sinon il est toujours possible de le débloquer entre les chapitres 34 et 35. Le hic est que les développeurs ont oublié de modifier dans le 2e cas tous les dialogues où Masaki est mentionné avant le chapitre 35. La crédibilité du jeu et sa cohérence générale prennent un coup avec tous ces oublis et ce manque de finition. Les cartes de combat sont moches mais elles sont au moins lisibles et faciles à naviguer. Les unités sont fidèlement modélisées et reconnaissables sur les surfaces de combat. Enfin, les menus sont assez agréables à utiliser malgré tout. Coté musiques, jeu à licences oblige, la grande majorité vient des séries impliquées. Les morceaux ne sont pas toujours bien choisis mais sachez qu'il est possible de les customiser parmi la liste des pistes disponibles et même mettre les vôtres. Rien ne vous empêche de mettre du X-Japan pendant que Mazinkaiser lance son attaque ultime. Il y a comme d'habitude des musiques originales, des classiques comme le thème du Psybuster qui est dans le jeu ainsi que du neuf. Rien d'exceptionnel à ce niveau mais ça reste agréable à l'oreille. Le groupe JAM Project, comme à l'accoutumée, a créé le thème principal du jeu. Habituellement, les membres du groupe faisaient du bon travail mais cette fois, ils étaient moins inspirés. Mélangez un casting exploité qu'à moitié, un univers peu inspiré, une intrigue absurde avec sa narration maladroite, un gameplay orienté "fast food" et un manque flagrant de finition de manière générale et vous obtenez un produit qui n'a ni queue ni tête. Super Robot Taisen X a réussi à mélanger autant d'ingrédients succulents pour aboutir à un résultat qui n'a aucun goût. Il fallait le faire ! Qu'est ce qu'il reste pour sauver le titre ? Pas grand chose, à part les animations de combat orientés grand spectacle mais vu le recyclage intensif du titre et une discorde artistique qui mélange des styles divergents et des animations de différentes époques, le show montre rapidement ses limites. Heureusement qu'il est possible d'accélérer les animations voire les couper. Le jeu est assez long avec plus de 52 chapitres pour finir une route avec un embranchement. Comptez au moins 40-50 heures pour en venir à bout. À conseiller aux personnes qui n'ont jamais joué à un SRT qui veulent s'y essayer sans se prendre la tête ou les inconditionnels de la série. Les autres, passez votre chemin et surtout, jouez aux anciens épisodes qui valent certainement beaucoup plus le coup. Super Robot Taisen EX, pour ne citer que lui, a un pitch assez similaire mais contrairement au X, tous les points sont absolument bien maîtrisés et traités avec passion.
Comme tombent les puissants, c'est triste de voir la série Super Robot Taisen, avec son passé prestigieux, en arriver là. Super Robot Taisen X est vide et à l'image de la grosse majorité des séries de méchas actuelles, n'a aucune saveur. Le genre des Super Robots est quasiment mort, maintenu sous perfusion par les Gundam annuels et des séries fan-service.
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