Très souvent copiée, jamais égalée, la série Pokémon a gagné sa place au panthéon du jeu-vidéo qu'on le veuille ou non. Et quand on connait un peu la genèse de cette série – qui n'a jamais failli voir le jour – c'est quand même une sacré revanche. Année après année elle s'est imposée comme une des licences vidéo-ludique les plus pérennes, devenant au passage une machine à pognon qui a fini par se retourner contre son créateur. Ça ne justifie certes pas tout, mais on imagine facilement que la pression ainsi engendrée est une des raisons pour laquelle Game Freak se complaît dans un certain immobilisme, répétant et accentuant les mêmes "défauts" génération après génération, tout en creusant toujours plus le fossé qui le sépare de la communauté Pokémon. Donc entre l'annonce de l'abandon de la 3DS et les premières images de Pokémon Epée et Bouclier, prochains jeux de la série, c'est un espoir fou qui est progressivement né dans la tête des joueurs : celui de jeux qui vont enfin permettre à la série de passer "à la next-gen" et de montrer que la licence peut encore nous surprendre. Seulement les rêves c'est une chose, et la réalité une autre. Voyons voir que ça donne sur Switch, Pokémon.
Fancy a cuppa’?
Un jeu Pokémon ne serait pas un jeu Pokémon sans un gamin de 10 ans prenant le maquis pour devenir le meilleur dresseur, parce que… bon, c'est comme ça. C'est donc dans le respect de la tradition que Épée et Bouclier (qu'on va appeler E / B) vont s'ouvrir sur une nouvelle région, Galar, où se trouve l'habituel petit hameau servant d'habituel point de départ avec l'habituel starter de départ qui tombe dans notre poche. Tellement habituel que Game Freak ne s'embête même pas à inculquer les bases : un bisou de maman et une introduction qui semble interminable plus tard, roulez jeunesse pour ce qui est probablement l'une des intrigues les plus claquées qu'a pu connaitre Pokémon. On ne va pas trop s'étaler surtout que la série a souvent – toujours ? – eu des récits enfantins voire carrément idiots (salut Rubis / Saphir / Émeraude), mais on en ici est au stade où il n'y a plus vraiment d'histoire. Plus des morceaux d'intrigues collés les uns et autres et s’enchaînant de façon ubuesque, le tout relié par un message de fond qu'on suppose être la pénurie des ressources et l'influence de l'homme sur l'environnement. Rien que la manière dont le joueur passe d'acteur passif à actif se passe de commentaire, tout comme la façon dont est dirigé et exploité un casting pour lequel on a de la peine tellement son potentiel est gâché. Le seul personnage qui aura droit à un peu de lumière sera le rival, Nabil, dont la bonne humeur n'aura d'égal que sa capacité à nous les briser toutes les cinq minutes, lui aussi dans une quête initiatique qui le verra devenir la serpillière de pas mal de monde. Chose à demi-méritée, vu que ce tocard s'étonne à chaque combat qu'on puisse exploiter la table des types. D’ailleurs pour l'anecdote, si Nabil et son frangin Tarak s'appellent ainsi dans la version française, c'est pour un hommage au groupe PNL. Un écart avec quasi-toutes les traductions à travers le monde, ou une certaine cohérence a été recherchée, mais juste une coïncidence selon des responsables de chez Pokémon France. La faute au hasard, donc. Bref on attend rarement un Pokémon pour son histoire, mais E / B arrivent à proposer une caricature d'un truc qui habituellement vole pas bien haut. Chapeau.
Vraiment.
Il faut néanmoins reconnaître une qualité au titre, c'est sa volonté de donner de l'épaisseur à cette quête de la première place. La ligue Pokémon façon Galar prend la forme d'une compétition nationale qui n'a lieu qu'une fois l'an avec des centaines de dresseurs au départ, l'obtention des sempiternels 8 badges devenant le ticket d'entrée à un tournoi pour déterminer l'élu (spoiler : c'est vous) qui aura le droit d'affronter le maître de la ligue et tenter de lui ravir sa place. C'est carrément cheesy dans la forme car le pays ne semble vivre que pour cette épreuve, les arènes sont blindées de spectateurs alors qu'on croise 20 pélos max par ville, le TF1 local frise les 99 % d’audience et les gens hurlent le nom de notre personnage à chaque étape. Tout ce brouhaha n'est pas désagréable pour autant, c'est même assez plaisant de voir notre personnage faire enfin parti d'un univers qui lui même cherche à être cohérent, et qu'il n'est pas un énième va-t-en guerre qui s'est levé un matin avec juste l'envie de casser des dents.
Chapeau melon et bottes de cuir
Après la côte est des Etats-Unis (versions Blanche / Noire), la France (X / Y) et Hawaï (Soleil / Lune), Pokémon continue sa balade à travers le monde et c'est la Grande-Bretagne qui va servir d'inspiration pour Galar (d'ailleurs, saviez vous que l'Angleterre a visité 90 % des pays du monde à travers son histoire, et pas vraiment pour présenter ses amitiés ?). Que ce soit le petit bourg traditionnel ou une cité hommage à l'ère industrielle, le fait que les centres Pokémon ressemblent à des pubs ou que le punk-rock est aussi présent qu'un passé médiéval, on retrouve dans Galar – anagramme de Graal, m'voyez – l'habituel côté carte postale si cher à nos amis nippons. Les habitudes ayant cependant la vie dure, on a aussi droit aux classiques comme la zone neigeuse ou la zone désertique, pas vraiment ce pourquoi la perfide Albion est réputée et ça fait un peu tâche quand il manque à côté un Stonehenge-like ou un château hanté pour compléter le bingo des clichés. Et pour râler un peu plus, c'est aussi dommage que l'histoire sportive du pays soit si peu représentée (cricket, tennis, aviron, rugby par exemple) en dehors du football, présent dans la forme des arènes et les uniformes des dresseurs. Mais a la place, on a droit à du taekwondo et du karaté, ce dernier étant présent car le studio a une nouvelle fois copié / collé ses archétypes d'adversaires sans une once de réflexion… enfin bon. Globalement la direction artistique est agréable et s'offre quelques coups d'éclats, comme des plans assez gratifiants pour l’œil et des effets visuels sympathiques, et Pokémon fait du Pokémon : c'est joli et mignon faute d'être abouti techniquement, c'est rempli de petits détails, ça sent toujours la flemme dans la manière dont les intérieurs sont copiés / collés, les personnages ont dans l'ensemble droit à des animations et des mimiques uniques et c'est mieux modélisé, Switch oblige. En l'état la forme est bonne donc, ça ressemble toujours plus à un dessin animé et ce n'est pas déplaisant, c'est au niveau du fond que ça va coincer.
Un peu à l'image du scénario, la construction du monde de Galar est un patchwork vite-fait meh-fait. Les zones se traversent en deux temps trois mouvements, elles sont reliées entre elles un peu n'importe comment et le level design propose au mieux quelques culs de sacs pour tenter de faire oublier que ce pays va se visiter en mode Pokémon Snap, c'est à dire toujours tout droit et sans dévier. Avec Epée et Bouclier, Game Freak a fait le choix du rythme et de la fluidité et a mis à la poubelle tout ce séquençage de l'aventure à base de donjons, de puzzles, d'utilisation des techniques de terrain (coupe, surf, etc) ou de Poké-montures pour progresser. Le souci, c'est que le studio ne semble pas avoir été capable de concevoir une carte un tantinet interactive sans ces éléments qui permettaient une découverte progressive, et qui étaient présent depuis… fiou… les tous premiers épisodes. Et ça rend encore plus pitoyable ces manières de bloquer tel ou tel chemin pour aiguiller la progression. Quand on a été habitué à la multiplication des secrets, énigmes et zones à revisiter des opus précédents, on a de quoi être décontenancé par des jeux qui proposent au mieux quelques mètres de terrain à découvrir en plus une fois un certain accessoire acquis. Non sans une certaine ironie, l'emblématique corde sortie peut désormais être utilisée de façon infinie… sauf qu'on en a plus besoin. Il n'y a vraiment que la visite des arènes qui représente un intérêt ludique, des arènes qui ne paraissent pas si grandes que ça vue de l'extérieur, et qui propose quelques épreuves rigolotes. Même ce qui sert de route Victoire se résume à une zone torchée en dix minutes ! Bref, explorer Galar c'est l'ennui, le studio semble avoir oublié le sentiment d'aventure et d'exploration dans cette nouvelle approche.
Et malheureusement, une aventure plus directe n'est pas synonyme d'une aventure mieux maîtrisée, même si elle est mieux mise en scène : notamment pendant les combats où on a droit à du travelling, des plans de coupes et autres, pour dynamiser les affrontements. On rencontre encore moins de résistance que précédemment, Game Freak en faisant toujours plus pour dorloter le joueur. Entre autre, le multi-exp est désormais un élément de gameplay à part entière et non plus un accessoire à activer/désactiver, garantissant une montée en niveau permanente de toute l'équipe. En parlant de ça, même capturer des pokémons rapporte de l'expérience parce que… parce que (parce que ça a été repris de Pokémon Let's Go! sans vraie réflexion derrière ?). Le jeu s'occupe aussi de pouponner en combat, puisqu'il se rappelle à votre place des attaques efficaces ou non sur un adversaire. Une nouvelle fois on ressent bien une volonté du studio de fluidifier au maximum l'épopée en enlevant tout ce qui pourrait ressembler à des freins, mais par la même occasion il enlève une partie de l'apprentissage et de l'appropriation des codes de l'univers. T'occupes pas de réfléchir et avance, on s'occupe du reste ! À ce rythme, on va avoir droit une option pour que l'IA fasse les combats à notre place dans les prochains épisodes. Il y a même une tentative assez ridicule de "pousser" les récalcitrants à avancer avec les restrictions des badges, puisqu'en plus de la limite de contrôle il y a désormais une limite de capture : impossible de capturer des pokémons au dessus d'un certain niveau si on a pas le bon badge.
Un voyage qui sera aussi l'occasion de rencontrer de grands philosophes.
Pokémon: gotta catch some of 'em
En dehors des combats contre les habituels dresseurs disséminés sur les routes, ici aussi de façon hasardeuse, la seule activité que proposera le jeu sera donc de capturer et élever de bestioles. Epée et Bouclier vont proposer un bestiaire composé de 400 créatures, dont 81 nouvelles et une vingtaine d'anciennes avec une forme propre à Galar. Ici aussi un hommage va être rendu au Pays du Thé, que ce soit son histoire ou ses légendes, c'est dans l'ensemble assez réussi même si il y aurait pu y avoir du mieux au niveau des starters (et ça manque de créatures au design sportif, OUI J'INSISTE) et que la répartition est… étrange : certains types sont par exemple sous-représentés ou bien plein de pokémons évoluant par échanges sont disponibles dans les deux versions. Et aussi, ça devient difficile de trouver des conditions d'évolution spécifiques, en témoigne par exemple un certain pokémon qui ne peut évoluer que s'il a pris au moins 49 points de dégâts en combat et qu'il passe sous une arche de pierre bien précise ensuite. Véridique. Mais au fait, pourquoi 400 et pas tout le pokédex ? Le passage sur Switch nécessitait de retravailler les animations selon Shigeru Ohmori (directeur) et Junichi Masuda (producteur) et il fallait donc faire une coupe quelque part pour pouvoir sortir le jeu dans les temps ; un mensonge éclaté quelques jours après la sortie du jeu et la découverte que modèles comme animations étaient en grande partie une réutilisation de ceux des jeux précédents, comme ce légendaire coup 'Double Pied'.
On n'aura jamais la réponse de pourquoi cette coupe, qui n'est pas nécessairement un mal : 400 monstres fait moins peur aux nouveaux entrants que désormais 890, ça peut (re)donner l'envie à certains de compléter le pokédex et tout simplement, ça vient changer un peu les habitudes. Il y a aussi la question de la scène stratégique puisque Epée et Bouclier arrivent avec l'intention de donner un coup de neuf via des modifications des stats de certains pokémons, l'accès à de nouvelles techniques pour d'autres et la disparition d'un gros lot de capacités (mais ça certains spécialistes comme Fildrong, RedEmption ou Hari en parleront mieux que moi).
Bref c'est pas mauvais en soit, le truc c'est que ça commence à se voir qu'il manque quelqu'un à la communication car les égarements du studio deviennent de moins en moins faciles à gérer. En témoigne cette virulente campagne du 'Bring Back National Dex' de la part des internautes. Et également, que le sens des priorité du studio est toujours sans dessus-dessous : difficile de faire taper des bipèdes avec leur pieds ou d'essayer de créer des zones de combats cohérentes avec l'environnement, mais pour donner aux pokémons des animations spécifiques pendant le Poké-Camping, qui appartient à cette catégorie appelée mini-jeu-qu'on-lance-une-fois-ou-deux-pour-voir-avant-d'oublier-son-existence, du monde était présent.
Darumacho de Galar, nouvelle plus grosse brute de l'univers Pokémon
Le studio s'est également fait une habitude de virer les trucs populaires et / ou qui marchent d'un épisode à un autre, et histoire d'ajouter un peu plus de sel sur les plaies, il s'est ici surpassé dans l'exercice. Le symbole de ça est bien sûr l'abandon des Méga-évolutions, clairement le rajout le plus populaire de ces dernières années, au profit d'un nouveau truc appelé le Dynamax. Le Dynamax, c'est cette nouvelle mécanique qui consiste à voir un pokémon faire gonfler ses stats et sa taille pendant trois tours, et avoir accès à tout un tas d'effets secondaires, mais uniquement utilisable dans certains lieux. Certaines créatures ont même une forme Gigamax, plus rare et plus puissante, qui s'accompagne d'une attaque signature. Ici encore difficile de parler de la portée stratégique de la chose, mais dans l'aventure ça se résume à avoir des gros monstres qui expédient encore plus vite les affrontements. Dynamax qui semble t-il n'est possible qu'à Galar, selon de nombreux NPC rencontrés durant l'aventure, un peu comme si Game Freak était déjà prêt à s'en débarrasser au prochain jeu… Bref, avoir perdu les Méga pour ça est quelque peu décevant.
Autre "nouveauté", une bonne cette fois, c'est que les bestioles apparaissent directement sur le terrain. Une idée directement reprise de Pokémon Let's Go!, bien pratique pour les repérer ou au contraire les éviter, sans que ça empêche la présence des éternelles hautes herbes (et c'est parfois cocasse voire énervant de fuir les visibles pour essayer d'attraper les dissimulés). Quelque chose de finalement plus pratique qu'autre chose, cette vie en plein air des monstres de poche ne consistant qu'à se balader de façon erratique sur les routes et à foncer vers le joueur pour certains. Il y en a bien quelques unes avec des actions spécifiques selon l'endroit, mais c'est une goutte d'eau dans la mer. On a aussi offert au joueur la possibilité de siffler ou avancer à pas de loups, chose pas plus utile que de simplement foncer comme un tank vers sa cible… Et puis il y a les Terres Sauvages, ces fameuses Terres Sauvages sans cesse mises en avant lors de la promotion des titres. Grandes comme deux territoires de Breath of The Wild (c'est pas moi qui le dit), ces fameuses zones représentent la tentative de Game Freak de créer une zone de jeu semi-persistante qui va inviter le joueur à repasser tous les jours pour voir ce qui a changé : NPC, objets au sol et, bien sûr pokémons. Assez curieusement les Terres Sauvages sont le seul endroit de Galar qui sont soumis aux caprices de mère nature, ce qui va conditionner l'apparition des monstres de poche. Mettons ça sur le compte du dérèglement climatique (finalement plus cohérent que des théories brodées à partir de bouts du scénario). Comme sur les routes normales ils se contenteront de tourner tranquillement en rond, le petit plus étant que leur présence n'est parfois pas vraiment logique avec le lieu ou le temps. Si il y avait bien un droit ou il aurait fallut donner des comportements plus naturels aux pokémons c'était ici, mais c'est raté.
Fantominus, Pokédex Bouclier : [...] au moindre coup de vent, il s'envole. Fantominus, Terres Sauvages : Sup guys ! Elle pique cette tempête de sable, non?
Disons le tout de suite, le tour du propriétaire est vite fait, surtout à vélo : ici aussi le level design est plat et a du mal à donner une sensation de grandeur, la zone n'est pas très jolie au point de trancher avec le reste du jeu et le cumul de tares techniques, comme un clipping omniprésent, l'aliasing, des ralentissements ou une distance d'affichage assez ridicule (des éléments également présent durant l'aventure, mais de façon moins violente), n'aide pas à améliorer l'expérience. On parle de la console ayant accueilli BoTW et Xenoblade 2, quand même. En dehors de pouvoir capturer très vite une armée de monstres, le véritable attrait des Terres Sauvages va être les antres de pokémons, qui permettront de faire des raids Dynamax, ou l'on va affronter des pokémons en permanence sous cette forme. Accompagné de NPC et / ou d'autres joueurs, le but sera simplement de défoncer la cible pour avoir le choix de la capturer ou non ; si c'est elle qui nous défonce – en mettant K.O. trois pokémons, elle se fera la malle. La capture n'est pas garantie en cas de victoire, mais les récompenses oui. Car il y a des récompenses, qui vont être des Disques Techniques, qui permettent d'apprendre une fois une technique (ici aussi une nouveauté), des objets à revendre et surtout des bonbons exp, qui comme le nom l'indique permet de faire grimper encore plus facilement la barre d'expérience de nos protégés. Bref le jeu est facile, mais on peut littéralement le casser en deux dès le départ grâce aux raids.
Des raids dont on perçoit très vite la dimension stratégique inexistante, puisqu'il va s'agir de choisir son champion et bourrer. Car c'est la solution à la fois la plus efficace et la plus rapide ; d'ailleurs si on combat en compagnie d'au moins un seul joueur humain il sera impossible de sauter les animations, et mon dieu que c'est parfois long de faire tomber une bestiole sous Dynamax. Les antres sont disséminées à travers les Terres Sauvages, chacune proposant un lot défini de pokémons avec par dessus un degré de difficulté, représenté par des étoiles (5 maximum), lui aussi aléatoire. Plus la difficulté sera haute, meilleures seront les stats du pokémon capturé. De plus, les versions Gigamax ne peuvent être obtenues que dans des raids bien précis. On est un peu dans la même situation qu'un gacha game au final, d'ailleurs E / B imitent cette formule jusqu'au bout en proposant quelques raids gratuits par jour et l'obligation de payer si on en veut d'autres. Pas avec du vrai argent rassurez vous, mais en dépensant une monnaie propre à cette zone, appelée watts, pour acheter les précieux morceaux vœux permettant d'activer les antres. Watts qui s’acquièrent principalement… en visitant les antres, quelque chose qui ne deviendra un cercle vertueux qu'une fois l'aventure bouclée car les gains restent trop faibles avant (on imagine que, ici aussi, c'est pour pousser les gens à avancer). Le vrai argent il faudra – ou pas – le dépenser pour l'abonnement Nintendo Online, désormais obligatoire pour tout ce qui touche aux modes en ligne. Un online à l'état bien miteux avec moins d'options que précédemment, ce qui est un comble vu qu'il est désormais payant, mais qui permet entre autre d'accéder aux raids d'autre joueurs et de pouvoir échanger. Je pourrais faire un paragraphe entier pour insulter cet aspect du jeu tellement rien ne va. On notera aussi l'hommage aux jeux en ligne de la fin des années 90, puisqu'une fois connecté aux serveurs on pourra voir dans les Terres Sauvages les avatars des autres joueurs qui vont se téléporter, faire des bonds de déplacement ou disparaître dans le décor. Autres joueurs avec lesquels les interactions se résument à récupérer des ingrédients pour le Poké-Camping... Le fait que tout soit désormais planqué derrière un abonnement est dans un sens un déchirement, car c'est l'unicité de la communauté Pokémon qui saute avec, mais c'est l'époque qui veut ça j'imagine. Il manque plus que des DLC et Pokémon sera une licence "moderne", au moins au niveau commercial ?
Donc vous pouvez faire tout ça, ou alors vous pouvez exploiter les nombreux glitchs du jeu pour écourter ce passage dans les Terres, car il n'y a rien d'amusant tant dans le fait de chercher les raids que de faire des combats de raids. Enfin ça c'est si vous vous investissez sur le long terme, le dresseur de passage ne sera probablement pas trop dérangé par le fait de jouer à la loterie tous les jours. Et c'est franchement dommage, car a côté de ça E / B sont probablement les jeux qui donnent le plus de cartes en main pour élever, personnaliser ses troupes, une activité qui n'a jamais été aussi agréable que dans ces jeux. Rien que le Maitre des Capacités qui ne demande rien d'autre qu'un s'il vous plait pour nous aider, c'est top. Quelque chose qui parlera surtout aux amateurs de duels, qui à la place pourront rager sur d'autres trucs : comme le fait qu'on a enfin un épisode qui propose du combat en 6 vs 6, mais avec des combats de 20 minutes maximum (ce qui est trop court). Ou encore que le Magnéto VS, qui permettait d'enregistrer ses matchs, à disparu. Difficile de dire si ce sont des choix réfléchis, ou la résultante ou un développeur qui travaille toujours un peu à l'arrache. La question se pose donc pour une 24e année consécutive.
- Mais Junichi, comment on va faire pour les combats aquatiques et l'affichage des grands pokémons ? - T'inquiètes Shigeo, et laisse faire l'artiste.
Pimp my Pokémon
Pour résumer ce qui a été dit précédemment, sur le plan technique E / B ne sont ni une cata, ni une réussite ; on ne peut cependant pas s'empêcher de se dire que pour la seconde série de jeux vidéo la plus vendue de tous les temps, qui reprend le chemin "console de salon" (notez les guillemets) et sur une console disponible depuis quelques années maintenant, ça aurait pu être un retour avec bien plus de panache. Le jeu est jouable de bout en bout, il est joli et la modélisation des pokémons comme des NPC est soignée, mais il y a toujours un petit truc par-ci par-là pour nous rappeler que ça ne sent le pas fini ou le truc pas pensé : la distance d'affichage, le monde qui s'arrête quand on grimpe une échelle ou qui ralenti quand il y a quelques effets à l'écran, les pokémons ramenés à taille d'homme… pour me répéter, c'est la console qui a accueilli BoTW et Xenoblade 2 bon sang, elle en a un peu sous le capot. On saluera dans la foulée l'équipe qui a été en charge de repenser l'interface du jeu, élégante et agréable à utiliser, remplie d'options et de petits trucs pour gérer au mieux notre armada de créatures. On a enfin une touche dédiée uniquement à l'envoi des pokéballs ! Et plus que saluer on louangera également les personnes en charge de la musique, plus qu'au top dans les derniers épisodes, et qui se font plaisir à caser du rock par ici et de la pop par là, en passant par de la techno et l'utilisation d'instruments typiques de la Grande-Bretagne. Comme cette sacro-sainte cornemuse ! Le paquet a d'ailleurs été mis pour qu'il y ai un maximum d'ambiance dans les stades lors des combats de ligue (mais il faut que le combat dure plus de 60 secondes pour vraiment en profiter). Toby Fox, le papa d'Undertale, a même signé un morceau pour le jeu, un signe d'ouverture plutôt… inhabituel, mais dont on ne va pas se plaindre.
Comptez 20 à 25 heures pour boucler l'aventure, en comptant un peu de Terres Sauvages dedans. Une fois l'aventure bouclée il sera possible de se lancer dans une quête pour récupérer le pokémon légendaire de la version, ce qui occupera 1 à 2 heures de plus et permettra de s'essuyer les pieds sur Nabil encore 2 à 3 fois. À part l'habituelle Tour de Combat, le contenu post-game se limitera à ça. Une Tour de Combat qui permet au passage d'emprunter des équipes pré-faites et très efficaces pour la conquérir… bref, voilà à quoi se résume le contenu post-game. Après, à chacun de faire grimper le compteur fonction de ses passions : combats contre d'autres joueurs, élevage, chasse aux pokémons chromatiques, ou encore remplissage de Pokédex.
Pokémon Epée / Bouclier, c'est un peu le passage à la next-gen de Game Freak, avec un train de retard et l'excuse du temps et de la découverte de la console en moins. Avec cette génération le développeur a choisi de se focaliser avant tout sur le rythme de l'aventure, proposant une progression toujours plus linéaire, verrouillée, voire presque étouffante tant le jeu s'évertue à nous pousser vers l'avant sans nous laisser reprendre notre souffle. Une obsession pour le rythme et l'efficacité qui fait que le sentiment d'exploration, d'aventure ont été laissés sur le bord de la route, et probablement les personnages en charge du scénario également. Et ce qui devait être l'oasis du titre, les Terres Sauvages, ne se relèvent être au final qu'une route plus grande, pas vraiment vivante, proposant plus d'aléatoire dans l'aléatoire comme cache-misère d'un jeu dont le contenu est probablement l'un des plus chiches qu'à pu proposer la saga.
Une chose d'autant plus rageante que Galar est une superbe région, aussi réussie que cette nouvelle génération de pokémons, une région que l'on traverse malheureusement bien trop vite et qui peinera à rester dans les esprits. Le gameplay est toujours aussi efficace, s'enrichit de nouveautés bienvenues – et d'autres moins, comme ce Dynamax, et les efforts pour donner un coup de frais sur la série sont à saluer notamment sur l'aspect compétitif. Mais avec Game Freak et sa communication quelque peu arrangeante avec la réalité, on ne sait jamais vraiment si ce sont des choix réfléchis ou les conséquences d'aléas qui auraient ou non pu être évités. Plus que jamais le studio est soumis à la pression de la machine commerciale Pokémon, qui n'a jamais été aussi rentable (au point que la série animée, pour la première fois, se détache de la sortie des jeux), mais entièrement rejeter la faute sur The Pokémon Company serait bien trop facile. Pokémon méritait mieux que ça. À défaut d'une arrivée en fanfare sur Switch, la série a donc droit à de nouveaux "bons" opus, qui décrochent le trophée de meilleur lancement de la série.
Et un nouveau Pokémon ! Un ! Et avec cet opus, son lot de nouveautés. Pour ma part j'ai découvert : les combats en duo, le déplacement en quasi 3D. Le mode Dynamax (woooo les pokémons en mode géant) et je dois avouer que je suis conquis par ces nouveautés. Et pour une fois, l'histoire m'a plutôt emballé. Bien sûr le but est toujours de pécho les 8 badges pour devenir meilleur que le maître des des maîtres. Mais l'histoire qu'on vit en parallèle pour évoluer est plutôt bien foutu. Ne rêvons pas, le jeu a toujours ce petit côté niais. Mais ce n'est pas spécialement déplaisant. Et surtout, je trouve le jeu beau, fun et agréable. Le seul petit bémol : je me fais vieux. Je me fais vieux et la plupart des noms de pokémon ne me dise absolument rien. Genre un Ponylaxo (je viens d'inventer ce nom). Je sens bien que c'est un genre de cheval, mais je ne sais pas du tout quel est son type ? Du coup, je ne sais jamais quel pokémon de mon équipe utiliser. A part ça, c'est un bon jeu.
Et un nouveau Pokémon ! Un ! Et avec cet opus, son lot de nouveautés. Pour ma part j'ai découvert : les combats en duo, le déplacement en quasi 3D. Le mode Dynamax (woooo les pokémons en mode géant) et je dois avouer que je suis conquis par ces nouveautés. Et pour une fois, l'histoire m'a plutôt emballé. Bien sûr le but est toujours de pécho les 8 badges pour devenir meilleur que le maître des des maîtres. Mais l'histoire qu'on vit en parallèle pour évoluer est plutôt bien foutu. Ne rêvons pas, le jeu a toujours ce petit côté niais. Mais ce n'est pas spécialement déplaisant. Et surtout, je trouve le jeu beau, fun et agréable. Le seul petit bémol : je me fais vieux. Je me fais vieux et la plupart des noms de pokémon ne me dise absolument rien. Genre un Ponylaxo (je viens d'inventer ce nom). Je sens bien que c'est un genre de cheval, mais je ne sais pas du tout quel est son type ? Du coup, je ne sais jamais quel pokémon de mon équipe utiliser. A part ça, c'est un bon jeu.