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Maten Densetsu: Senritsu no O-parts
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Maten Densetsu: Senritsu no O-partsSacré clone...
A première vue sacré clone de la saga Megami Tensei, classieux et bourgeois, ce soft de Takara montre pourtant après quelques heures de jeu sa vraie personnalité et tente de se démarquer de son influence principale.
Maten Densetsu de Takara est un RPG qui se déroule dans un Japon contemporain, ravagé par les démons et flottant dans les airs. Les légendes disent que les démons veulent se faire du Japon leur petit Paradis sur Terre. On découvrira bien vite que le Japon est ravagé par des artefacts anciens, appelés les Ooparts (Out of place artifacts), et qu'il va falloir anéantir les gardiens pour s'emparer de ces artefacts médisants. Après avoir entamé une nouvelle partie, le jeu vous offre la possibilité de choisir votre héros parmi 5 personnages stéréotypés : Rage, Rai, Hokuto, Seigi, et Daigo. On débute le jeu dans un Akihabara démembré, souillé par une mystérieuse force malfaisante, qui fait sombrer le héros dans un délire inconscient. Il se réveille dans le laboratoire du vieux Akihiko qui lui décrit la situation du Japon, envahi par des démons, et vous sonne de rejoindre le quartier de Shinjuku. En route, il découvre que des humains survivants et courageux fondent la Self-Defense Forces, une organisation pour combattre les démons, puis il parvient à obtenir les premières informations sur les Ooparts régissant le malaise qui plane sur le Japon.
Ce scénario, classique et efficace, vous emmènera dans une aventure post-apocalyptique, ambiance fin du monde dans un Japon contemporain où les survivants combattent à l'aide de flingues et de bâtons en ferraille. Le style est efficace, un mélange de paysages fantaisistes, mystérieux, et de bâtiments industriels. Une fantaisie urbaine ancrée dans un contexte très 20ème siècle. Le character-design de Katsuya Terada est soigné, très détaillé et très bien rendu dans le jeu grâce à la vue subjective (on y reviendra au cours du test). Plutôt manga-isant, l'émotion et la folie de certains personnages passent néanmoins remarquablement bien tout au long du jeu, le travail d'incrustation des artworks dans le jeu est formidable, presque inespéré pour une simple 16 bits.
Le jeu se déroule comme un Megaten classique, même si ce n'en est pas un. En gros, on débute sur une carte du monde en 2D sur laquelle on dirige un curseur et où on est dérangé par des combats aléatoires, on peut entrer dans des maisons et autres bâtiments pour discuter avec des types, et entrer dans les donjons pour progresser dans l'aventure. Les donjons sont en vue subjective assez fluides, mais le level design est très mauvais, il faut l'avouer, très loin de la surpuissance d'un Megaten. Dans Maten Densetsu, on brasse beaucoup de vent pour rien, on descend bien 10 étages inutiles avant d'atterrir au point culminant du donjon qui nous met face à un boss pas toujours inspiré.
Les combats sont similaires à un Megaten là encore, on peut utiliser soit son gun soit son épée, soit suivant les compagnons en sa possession, des pouvoirs mentaux (les magies). Lors de certaines scènes scénaristiques, des monstres pourront se joindre à notre équipe, en plus de quelques personnages humains. L'une des nouveautés majeures de Maten Densetsu est son système de gestion des XP. Les personnages ne gagnent pas de level automatiquement, mais seulement des points d'XP qu'il faudra alors disperser dans diverses compétences (puissance, défense, etc,...) ou pour perfectionner son arme ou ses magies (le héros, comme dans un Megaten, n'a pas de magie). A ce propos, on ne s'achète pas d'items dans Maten Densetsu, les armes sont équipées au début du jeu et on obtient des upgrades après avoir battus certains boss. Il est donc décisif de bien répartir ses points d'XP entre tous ses personnages au risque d'être vite démunit face aux boss. Le gameplay est donc plutôt banal, clair mais efficace. Ce qui tranche avec les autres jeux c'est l'esthétisme graphique et sonore de ce Maten Densetsu. On a déjà parlé du character-design excellent, le design des créatures ennemies est sidérant lui aussi. De Yasushi Nirasawa et Yusuke Takayanagi, ces ennemis sont variés et originaux. Drôlement bien dessinés, détaillés, et une nouvelle fois magnifiquement incrustés au jeu, les combats promettent d'être bien souvent impressionnants. D'autant que certains boss sont même digitalisés, offrant un rendu 3D unique à ces ennemis de grande classe. Les derniers boss sont incroyables (au passage, le jeu n'est pas très long, 25 petites heures suffiront à en voir le bout). Franchement bluffant, un peu à la manière de Donkey Kong Country ou de Killer Instinct, un rendu assez rare pour être souligné. Alors que les donjons sont régulièrement fades et indigestes, les maps et les paysages, ainsi que tous les backgrounds des bâtiments sont une franche réussite. Dynamiques, toujours colorés et peaufinés, ils offrent à Maten Densetsu l'une de ses plus singulières qualités.
La bande-son n'est pas en reste, Yuji Goto nous propose un score percutant. Son style est mystérieux, assez digital, frais lors des villages et bourré de basses et de batteries pour les thèmes de combats. C'est fameux, et on entend tout autant de la techno que de l'électro, ou du funk dépaysant. Pour tout dire, on croirait souvent entendre un mélange de Rez et de Shin Megami Tensei. Ca colle parfaitement à l'ambiance qui ne se veut jamais Heroïc-Fantasy ni trop épique, mais dérangeante et pesante. Hommage à Yuji Goto, qui frappe fort avec cette bande-son exemplaire. Maten densetsu a de quoi intéresser, il n'est pas qu'une simple alternative aux Megaten, avec ses traits modernes et son choix esthétique brillant ce soft de Takara bien nerveux aurait pu facilement devenir une référence.
Maten Densetsu: Senritsu no O-parts
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