Reprenons au début pour ceux qui n'ont jamais touché à NieR de leur vie. NieR, c'est l'histoire d'un Papa (dans la version Gestalt) ou d'un frère (dans la version Replicant), qui cherche à guérir sa fille/sœur (selon la version) d'une maladie incurable. La trame principale est surtout prétexte à rencontrer tout un tas de personnages et de petites histoires plus géniales les unes que les autres. C'est aussi une super histoire d'amitié entre le héros, Weiss le livre magique qui l'accompagne, Kainé une fille ostracisée par son village et Émile un enfant qui a le pouvoir de pétrifier les gens. Les dialogues entre les personnages sont croustillants et extrêmement bien doublés.

Le remake reprend la version Replicant du jeu (version disponible seulement au Japon à l'époque) avec le frère. Mais pourquoi donc avoir choisi cette version, alors que Gestalt était déjà clairement plus apprécié déjà à l’époque ? Papa NieR était à des lieux de puissance du grand frère de Replicant. Cette nouvelle version laisse au moins le choix de l’anglais (ce qui n'était pas le cas de Replicant en 2010) où l’on peut retrouver avec joie les jurons de Kainé, et les râles de Weiss (appelé sobrement Shiro en japonais… version décidément à jeter…). On sent pourtant que le jeu a été redoublé en anglais, avec un jeu d’acteur moins motivé que dans la version de 2010, mais qui fait son taf'. Dommage que la phrase culte de Kainé ne figure pas dans l’intro du jeu. C’était un moment trop bon à chaque lancée du jeu. Rien à redire, par contre, sur les contenus supplémentaires. En veux-tu, en voilà ! 4 fins différentes, plus une fin propre à ce remake. Et puis des donjons et des bonus à gogo. Il y en a pour ses sous. Les nouveaux venus seront aux anges, et ne se plaindront pas de l’absence de papa NieR, n’ayant pas connaissance de la version Gestalt.

Graphiquement, le jeu a été sacrément lifté. Pour le meilleur parfois, pour le pire souvent. La 3D est effectivement bien plus fine et les textures bien plus proches des standards actuels. On peut dire clairement que les décors, en particulier, ont gagné en profondeur et en détails. Les visages sont également plus détaillés avec de meilleures synchronisations labiales, par exemple. On a par contre perdu énormément en terme esthétique. Les visages des personnages sont méconnaissables, surtout Kainé, qui a perdu tout charisme et ressemble maintenant a un pantin sans cerveau. Les boss et les attaques sont également moins impressionnants graphiquement. Les effets de brillance et de transparence étaient bien plus naturels et impressionnants dans la version XBOX360. Finalement, tous les effets de profondeur et filtres cinématographiques ont été retirés et laissent place à une 3D nue, certes maitrisée, mais sans cachet. Les gens qui n’ont jamais joué à Gestalt n’y verront que du feu.

Le gameplay aussi a beaucoup évolué. Là on peut dire qu’un super boulot a été fait sur le remake, qui devient vraiment fun à jouer. C’est un fait. Le premier opus avait des mécaniques vraiment novatrices, mais difficiles à maîtriser parfois. Ici, tout est super clean et sympa à prendre en main. Par contre, la difficulté en prend un coup, car il devient vraiment difficile de faire un game over sur un jeu qui était plutôt hard dans sa version 2010. Mais bon, ne nous plaignons pas ici. Le jeu est plaisant à jouer en 2023 et c’est tout ce qui compte.