Après
des épisodes I & II remakés et portés sur PlayStation 2,
Taito continue d'approvisionner la console de
Sony en remakes d'
Ys, la série Action RPG de
Falcom. Décrié lors de sa sortie en 1991 pour avoir abandonné la vue de haut au profit d'un scrolling horizontal et surtout pour avoir changé le fameux gameplay
"je fonce dans les ennemis et ça les tue",
Wanderers from Ys n'en reste pas moins un très bon
Ys. Explications.
La menace plane sur Redmond
Deux ans après les évènements dans la contrée d'Ys, Adol, accompagné de son ami Dogi, errent nonchalamment à travers les rues bondées du marché. La voix d'une diseuse de bonne aventure attire soudain l'attention de Dogi. Désireuse de conter son futur au jeune homme, elle lui apprend alors que sa ville natale, Redmond, est en grand danger. Sans plus attendre, nos deux compagnons se mettent en route pour porter secours au village et à leurs habitants. Ils vont alors devoir faire face à une terrible menace démoniaque qui plane au dessus de Felghana.
De la vue de dessus à la vue de profil
Cet épisode tranche singulièrement avec ses deux prédécesseurs. Tout d'abord le jeu n'arbore plus une vue de dessus, mais une vue en 2D avec un scrolling horizontal. Le ton est donné. En guise d'un monde ouvert, Felghana se compose d'une ville et de quatre donjons alentours. Plus question de s'y rendre à pied, on passe désormais par la carte du monde pour être transporté vers un lieu. Une fois arrivé, on navigue alors d'écran en écran relativement courts afin de progresser à travers le donjon. Cela permet à Adol de se doter de nouvelles capacités et notamment de pouvoir sauter. Ce saut s'avère vite très pratique pour sauter par dessus ses adversaires ou encore faire face à une autre nouveauté : les phases de plateforme. En effet, bien qu'elles soient succinctes, le jeu propose à différents endroits, des phases de plateforme afin de progresser dans le niveau. Dans ce sens,
Ys III se rapproche de jeux d'action-aventure comme
Metroid ou
Castlevania dans une moindre mesure. On arpente donc un niveau composé de plusieurs étages dans lequel ennemis et démons assaillent notre valeureux héros. Le but est de se frayer un chemin jusqu'à la fin du niveau où nous attend le boss, confiant quant à sa victoire. Cette nouvelle représentation permet d'apporter une expérience supplémentaire au jeu et lui donne une autre dimension bien appréciable. Malheureusement le jeu a, de fait, perdu en liberté et
Wanderers from Ys est bien plus linéaire que ses ainés. Les adeptes de grands espaces crieront au sacrilège tandis que les moins frustrés se rendront vite compte que le déroulement du titre gagne en fluidité. Dans
Ys III, plus question d'errer sans but ni direction, on sait toujours où l'on doit aller et ce que l'on doit faire.
Ces changements sont en somme comparables à ceux effectués entre
Zelda et
Zelda II et ils ont eu le mérite d'introduire un nouveau type de gameplay que nous allons détailler.
Cette fois je me sers de mon épée !
N'en déplaise aux plus fainéants d'entre nous, mais Ys III abandonne son ancien système de combat (tant soit peu qu'on puisse qualifier de système de combat la technique qui consiste à simplement rentrer dans les ennemis...) au profit d'un nouveau bien plus complet.
Adol peut et doit désormais se servir de son épée afin d'abattre les démons qui se dressent sur sa route. Pour cela, il dispose d'une palette de coups assez exhaustive. Une attaque normale, une en bas car en grand athlète, Adol peut désormais se baisser, une en hauteur, une en l'air et une plongeante. Malheureusement, aucun bouton ne permet de parer ou d'esquiver un coup, il faudra seulement compter sur votre agilité pour subir le moins de dommages possible. Au rang des nouveautés, on compte également l'apparition d'un système d'équipement d'accessoires : les Rings. Au cours de l'aventure, notre héros aux cheveux flamboyants obtiendra plusieurs anneaux ayant chacun une propriété particulière. Ces anneaux permettent d'ajouter une relative dimension tactique au jeu en choisissant par exemple d'augmenter temporairement son attaque, sa défense ou de se soigner. Attention toutefois car leur utilisation se fait au dépend des Ring Points qui se consument à chaque seconde d'utilisation. Ces derniers pourront toutefois être ramenés à leur maximum en se rendant au magasin d'objet, en buvant une potion ou plus simplement en tuant des monstres. L'aventure permettra au total d'acquérir six Rings mais malheureusement, seule la moitié d'entre eux s'avère être d'une réelle utilité.
Pour le plaisir des sens
Ce remake est plutôt réussi dans son ensemble. Les graphismes en 2D colorée retranscrivent parfaitement l'ambiance magique de l'univers Ys. On est d'autant plus frustré lorsque l'on s'aperçoit que l'on ne visite que très peu de lieux au cours de l'aventure et que les allers-retours entre la ville et ces derniers sont trop nombreux. On pourra également regretter que certains artworks qui parsèment l'introduction soient découpés à la hache pour certains ou fortement aliasés pour d'autres. Les musiques ré-enregistrées rendent justice à la saga avec des thèmes accrocheurs mais pas inoubliables. Les doublages sont plutôt corrects et donnent du crédit aux personnages. Au rang des déceptions, on note le raccourcissement net de la plupart des donjons qui proposent bizarrement moins d'écrans à traverser que dans la version originale. Le jeu est donc au final plus court et ne demandera pas plus de cinq heures pour en voir le bout. Les plus braves pourront alors se tourner vers le mode "Boss Rush" qui consiste à enchainer tous les boss du jeu afin de les vaincre en un temps record avec une seule barre de vie et un seul objet de soin. C'est d'ailleurs l'unique vrai challenge que proposera le jeu, ce dernier étant plutôt facile de bout en bout. On atteint d'ailleurs bien vite le level maximum (le niveau 16) et seul le boss de fin pourra alors opposer à Adol un semblant de résistance.
Bien qu'il rompt quelque peu avec les origines de la série,
Ys III: Wanderers from Ys n'en est pas moins un Action-RPG réussi. S'il est vrai que le scrolling horizontal nous prive de notre liberté, ce choix s'est fait au profit d'un jeu mieux rythmé offrant un panel de coups et de possibilités bien plus important que dans
Ys I et II. Il est regrettable que la durée de vie ne soit pas au rendez-vous et que les personnages secondaires soient trop en retrait. Le jeu aurait gagner en dimension en ayant étoffé son casting présent mais effacé. Ce remake, malheureusement cantonné au Japon, permet tout de même de profiter de cet épisode dans les meilleures conditions, avec des graphismes accrocheurs et un gameplay complet. Il serait dommage de passer à côté d'autant plus qu'il sert de base à
Ys: The Oath in Felghana.
16/11/2010
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- Remake réussi
- On se sert de son épée
- Les Rings apportent une dimension stratégique
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- Très court
- Globalement facile
- On atteint trop vite le level maximum
- Une partie des Rings ne sert pas à grand chose
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TECHNIQUE 3.5/5
BANDE SON 4/5
SCENARIO 2.5/5
DUREE DE VIE 2/5
GAMEPLAY 4/5
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