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Odin Sphere
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Odin SphereLa 2D au plus que parfait
Si il y a bien un jeu qui a marqué la rentrée, c'est Odin Sphere. Annoncé en grande pompe à coup de screens magnifiques depuis de longs mois, il avait suscité mon enthousiasme dès les premiers instants.
Le fait que Vanillaware, récent studio crée par Seiya Kamiya a qui on doit l'inoubliable Princess Crown, était derrière tout ça n'y était sûrement pas étranger. Pourtant, quelques critiques se sont vite abattues sur le jeu à sa sortie, et c'est presque à contrecœur que j'ai décidé de m'y mettre. Mais pourquoi tant de haine? Le Chaudron, objet de toutes les convoitisesLa guerre fait rage. Odin, le roi de Ragnanival - aussi surnommé le "Demon Lord" - a décidé d'attaquer le royaume elfique de Ringford, dirigé par la reine Elfaria. Cette guerre a pour unique but de gagner le contrôle du "Chaudron", formidable machine de guerre qui permet de contrôler le flux des phozons dans le monde (particules lumineuses nécessaires à toute forme de vie), mais aussi de forger les "psychers", redoutables armes de combats capables de percer les écailles de dragons.
La guerre va bientôt impliquer toutes les contrées avoisinantes : Titania, qui semble hantée par un passé douloureux, Valentine, ancienne puissance déchue par la folie engendrée par le Chaudron des années auparavant, et enfin l'Outremonde, où des âmes en peine errent, persécutées par la reine des lieux... Odin Sphere reprend le désormais célèbre concept de destinées croisées que l'on a pu voir dans des Rpg de poids tels que Rudora no hihou, Shining Force 3 ou encore Suikoden 3. On enchaine donc les scénarios des 5 personnages, découpés chacun en 7 chapitres. Mais ici, ils ne font pas que se suivre ou se recouper, chaque chapitre laisse des "trous" et des zones d'ombre, il faut finir les 5 personnages pour pouvoir comprendre l'enchaînement chronologique des événements. On obtient au final une histoire riche, émouvante et prenante. Les cinq destinées croiséesGwendolyn:
Fille cadette d'Odin, elle cherche en permanence sa reconnaissance et son amour. Comme sa sœur, elle est une valkyrie, dont la vie est dédiée à la guerre et au combat, jusqu'au jour où son père décidera de la marier. Son destin va basculer lorsque les troupes du royaume vont affronter Ringford. La bataille va être remportée, mais sa sœur, Griselda, va y perdre la vie. La voila unique (?) fille d'Odin, en possession du "psycher" de sa sœur, une lance à la puissance dévastatrice. Une arme qui doit lui permettre de mener à bien sa quête de reconnaissance paternelle... Cornelius: Prince de Titania, Cornelius est fou amoureux de Velvet, une descendante de la royauté perdue de Valentine. Mais cet amour ne semble pas convenir à tout le monde. Cornelius se retrouve transformé en Pooka, et un faux prince de substitution s'active en coulisse... Mercedes: Fille d'Elfaria, la reine de Ringford, Mercedes est une jeune princesse insouciante qui n'a aucune conscience des réalités du monde. Elle aime passer son temps à chasser le grenouille avec l'arme de sa mère. Mais lorsque l'armée d'Odin marche sur Ringford, Elfaria meurt et Melvin, son cousin avide de pouvoir, prend les rênes du royaume. Une longue quête initiatique et de reconquête commence alors, qui doit lui permettre d'enfin posséder la carrure d'une reine, et d'être prise au sérieux... Oswald: Orphelin recueilli et adopté par Melvin, Oswald dévoue sa vie au combat et au service aveugle de celui-ci. Armé de son psycher, Oswald est un guerrier craint et reconnu par tous. Mais sa vie lui semble vide et sans intérêt... Velvet: Velvet et Ingway, son frère jumeau, sont les derniers de la lignée de la royauté de Valentine. Hanté par une malédiction prédite par leur mère, ils n'ont cesse de vouloir échapper à leur destin. L'amour que porte Velvet pour Cornelius, le prince de Titania les éloigne peu à peu l'un de l'autre... Velvet, c'est aussi la touche très sexy du jeu ! Explosion visuelle et sonoreCe qui marque dès qu'on lance le jeu, c'est indéniablement la qualité de la 2D du jeu. On a rarement vu une 2D aussi détaillée, colorée et bien animée. Les sprites sont énormes, les effets lumineux sublimes. On note de plus un scrolling horizontal à 5 ou 6 niveaux, c'est impressionnant. Et que dire des boss, qui font souvent presque la hauteur de l'écran. Les animations sont bien décomposées et le tout est presque toujours fluide. "Presque"? Oui, car lors de certains combats avec un grand nombre d'ennemis, le jeu a tendance à beaucoup ramer, et il est parfois difficile de jouer correctement. Mais honnêtement, devant la qualité visuelle de l'ensemble, on pardonne rapidement les ralentissements et certains loadings un peu longs.
Les mélodies ne sont pas en reste, avec des thèmes superbes et dignes des meilleures BO de film. Dès la musique de l'intro (chantée en français, c'est pas évident...), on est sous le charme. Hélas, on note un certain manque de variété, les mêmes thèmes étant réutilisés régulièrement. Mais comme le jeu a fait les choses en grand, tous les dialogues sont doublés, et on peut choisir d'avoir les doublages japonais! Les doublages japonais étant excellents, on ne peut que se réjouir, en espérant que les prochains hits de Vanillaware empruntent le même chemin. Originalité au menuMais Odin Sphere ne se résume pas à une simple réussite technique, ce qui ne fait pas un hit. Odin Sphere, c'est aussi un Action-Rpg qui amène son lot d'originalités.
Le déroulement du jeu est simple: chaque scénario est découpé en 7 chapitres, et chaque chapitre est constitué d'un lieu à conclure. Une fois entré dans un lieu, le but est de se frayer un chemin jusqu'au boss de fin. Les écrans sont circulaires, c'est assez surprenant, et pour les finir il faut nettoyer toutes les créatures qui vont apparaitre. A la fin de chaque écran, une note vient sanctionner la performance d'ensemble, et un coffre plus ou moins rempli en fonction de celle-ci tombe d'une ciel. Si obtenir un S (note suprême) pour les écran de difficulté une ou deux étoiles est chose aisée, il en va tout autrement pour les cinq étoiles, dans lesquels un flux continu d'ennemis vient vous pourrir la vie. Ceux -ci sont souvent sanctionnés par un D, qui vous octroie uniquement l'item spécifique de l'écran, rien de plus. Pas de panique, si vous mourrez lors d'un écran difficile, vous n'aurez pas à recommencer entièrement un lieu, le jeu vous ramène au début de l'écran dans l'état où vous y êtes arrivé. Et si jamais vous êtes trop mal préparé, vous pouvez ressortir à tout moment. Et je vous garantis que ce n'est pas superflu, compte tenu de la difficulté générale du jeu, assez élevée, ce qui change des grosses productions actuelles. Pour les amateurs de jeux hardcore, un mode hard est directement disponible, et promet de jolis lancers de manettes lors des boss. On peut afficher un plan du lieu à tout moment, mais tant que l'écran donnant la carte n'a pas été complété, on voit uniquement les écrans déjà complétés. Pour se battre, chaque personnage possède une petite palette de coups, qu'il faut utiliser avec intelligence. Une barre d'action se vide au fur et à mesure des coups donnés, il faut penser à régulièrement faire un break pour souffler ou recharger (dans le cas de Mercedes). Les boss, eux, nécessitent souvent une technique précise pour être battus, et rentrer dans le tas comme un gros bourrin ne mène souvent pas à grand chose. Chaque ennemi et sous boss battu libère des phozon, qui peuvent être utilisés de deux façon: Soit en étant absorbés par votre psycher pour améliorer votre niveau d'arme, ce qui augmente sa puissance et débloque de nouvelle capacités Soit en les utilisant pour faire pousser des graines qui font pousser des fruits, des plantes, et même des... moutons! Un principe original qui change du level up classique, même si au fond le résultat reste le même, il suffit de taper plein d'ennemis pour vite progresser. La création pour la progressionLes objets ainsi récupérés peuvent être utilisés de façon brute pour redonner de la vie et faire monter l'expérience des HP. Mais si on monte aisément de niveau de points de vie en mangeant les produits des graines au départ, on est vite amené à changer de stratégie. Dans les lieux, on récupère souvent des parchemins qui permettent de faire des plats au restaurant ou des potions.
Les potions, c'est la clé indispensable à la finition de lieux difficiles. Grosse remise de vie, protection des dégâts, et surtout résistance aux conditions climatiques (gel, chaleur...), il est indispensable de bien connaître les combinaisons. Les recettes, elles, permettent de commander des menus aux restaurants avec les pièces et ingrédients adéquats pour gagner énormément de points d'exp de point de vie. Mais voila, pour stocker tous les objets nécessaires à ces confections, il faut pouvoir stocker. Au départ, chaque personnage ne possède que deux sacs pouvant contenir huit objets, puis on peut en acheter de plus en plus au fur et à mesure du jeu. Au début du jeu, on a des tutoriaux, on apprend les possibilités, et le jeu est vraiment prenant. Ensuite, avec les personnages suivants, on répète toujours les mêmes actions et certains pourront être rebutés par la lassitude. Pour ma part, le scénario vraiment captivant et la façon de jouer propre à chaque personnage m'a permis de ne jamais ressentir de monotonie, d'autant que les parchemins récupérés sont conservés d'un perso à l'autre, on finit donc de plus en plus vite chaque scénario (j'ai mis 12 heures pour Gwendolyn, et 6 pour Oswald et Velvet, par exemple). Comptez tout de même une bonne cinquantaine d'heures pour en voir le bout, car le scénario final exige une bonne préparation. Odin Sphere est bien la perle attendue. Oui, on peut lui reprocher une certaine répétitivité et la présence gênante de ralentissements lors de combats clé.
Qu'importe ! En plus d'être le plus beau jeu 2D de la machine, le jeu propose un système de jeu original et excellent, un casting réussi et une intrigue envoûtante. Un jeu à faire et à refaire, Princess Crown a enfin un digne successeur spirituel. Il faut désormais compter avec Vanillaware dans le monde du RPG de qualité.
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