►
Compendium
►
Galeries
►
Médias
►
Le Site |
Final Fantasy III
> Articles > Review
Final Fantasy IIIVoici venu le temps des quatre guerriers
Final Fantasy III est longtemps resté un épisode mystérieux en Europe du fait de l’absence de traduction officielle dans une langue autre que le japonais. Si le voile est à présent levé par le biais de l’édition DS, reste qu’il s’agit en premier lieu d’un jeu sorti sur NES à l’aube des années 1990. Épisode fondateur, dans la mesure où il est celui qui instaure un véritable système de jobs ( là où Final Fantasy laissait finalement assez peu de liberté ), il reste, en dépit de sa réalisation datée, un voyage enivrant, fait de guerriers de Lumière, de menaces sombres et de PNJ divers.
Récit, donc, de la dernière fantaisie à avoir vu le jour sur NES : c’était il y a bien longtemps... La barrière du tempsOn ne saurait accuser Final Fantasy III d’être mal réalisé, tant le jeu date. Il s’agit bien au contraire d’une production remarquable, au point de vue visuel comme au point de vue auditif. Mais on ne peut guère se mettre dans la peau des joueurs qui, à l’époque, ont sans doute été effrayés par tant de beauté : les couleurs sont peu nombreuses, les détails inexistants et les musiques relèvent du jeu électronique.
Au fond, c’est peut-être cela la marque des grands jeux: nul ne pourra éviter un instant ( plus ou moins long ) de lutte nécessaire à l’immersion dans un tel… univers. Et pourtant, la magie opère néanmoins : les personnages ne sont pas si ridicules, les différents lieux sont suffisamment distincts les uns des autres pour que le dépaysement ait lieu. De même, si la qualité de la musique est problématique, les mélodies sont si réussies que l’on finit, également, par oublier ce détails. Disons que la réalisation d’ensemble ( et cela paraît incroyable au premier abord ) n’entache pas le plaisir de jeu. La frustration survient lors de certaines scènes qui, à nos yeux, mériteraient ( par leur intensité… potentielle ) une mise en scène plus développée : c’est à ce titre que l’épisode DS fait la plus grosse différence, parce qu’un personnage qui meurt en se couchant sur le sol est toujours moins touchant qu’un beau PNJ en 3D, autour duquel bondit une fictive caméra, et qui se tort de douleur ( au cours d’un monologue retravaillé pour l’occasion ). C’est là le fait du temps, le fait de ce qu’on peut appeler, ici à juste titre, le « progrès ». Le progrès, c’est aussi une ergonomie revue, dans la mesure où, ici, les menus sont raides, les objets peu détaillés et les changements d’équipement ou de jobs rendus laborieux. Reste que Final Fantasy III, c’est encore quelque chose, c’est encore charmant, on ne décroche pas parce qu’on s’arrache les yeux. On y retourne, on s’habitue aux lieux, on parle d’Eurêka comme d’un Paradis, et on se prend à siffloter les mélodies de Nobuo Uematsu. Le vieux Final : un vieux sageC’est l’histoire de quatre orphelins ( indéterminés ) originaires du village d’Ur, qui tombent par mégarde dans un fossé qui se trouvait près du logis. Au bout de la grotte, par-delà un premier boss presque adamantin, les adoube le cristal du vent, leur confiant à ce titre ( en même temps que leurs premiers jobs ) une mission classique mais ô combien difficile : sauver le monde, contre une menace encore indéterminée.
C’est l’heure du prologue, l’aventure, qui mènera les quatre guerriers au quatre coins du monde, peut commencer. On est donc invité à parcourir un monde de fort belle taille, peuplé de villages, eux-mêmes saturés d’habitants plus étranges les uns que les autres, de caves sombrent où résidera toujours quelque dangereux boss, que ce soit à pieds, ou par un quelconque moyen de transport aérien. L’aventure fait la part belle aux combats, très nombreux, plutôt courts, mais relativement difficiles dans leur ensemble ( et on parle d’un jeu NES ) : c’est ici qu’intervient la notion de job. Les personnages sont indéterminés, ils tirent leur profil du job qu’ils pratiquent ( lesquels sont découverts, petit à petit, par le fait des cristaux de lumière ), qu’ils peuvent faire varier à condition de quitter leur équipement de disposer du nombre de points suffisant. Les jobs sont nombreux : cela passe du chevalier au géomanciens, sans oublier les mages de toutes sortes ou encore les terribles invoqueurs, pour la première fois disponibles dans la série. Selon le job, les possibilité d’équipement, ainsi que les commandes, varient. Cependant, contrairement à ce qu’on connaîtra par la suite avec le cinquième épisode ou même avec Final Fantasy Tactics, un personnage n’est jamais que l’égal de son job ( il n’y a pas de deuxième capacité ). Le système est riche, on se prend rapidement au jeu : les personnages progressent en termes de niveaux et de niveaux de job, ce qui pousse les êtres de désir que nous sommes à booster toujours plus nos déjà très puissants guerriers. Ces jobs ( et en particulier les deux derniers, confinés dans la noirceur d’une terre interdite ) vous seront bien utiles pour aller au bout de l’affaire : Final Fantasy III n’est pas, dans l’ensemble, plus difficile que ses prédécesseurs, mais certains passages sont franchement coriaces ( en particulier lorsque les monstres se dupliquent ! ) et la fin est un véritable défi : depuis le bas de la dernière tour jusqu’à la mort ( belle mort ) du boss final, comptez au moins deux heures, plusieurs sous boss, et pas la moindre occasion de sauvegarder. C’est la voie des braves, des courageux mais ce n’est pas impossible. Et Final resta, pour toujours, FinalPourquoi donc jouer à ce fossile, pourquoi ne pas se tourner vers la version DS ?
Cette dernière dispose de nombreux atouts vis-à-vis de la version dont il est question ici : non seulement elle est infiniment mieux réalisée, mais elle conserve également les qualités propres à cet opus, à savoir le système des jobs ( l’ergonomie est bien meilleure), son scénario et ses PNJ attachants, ainsi que la liberté de mouvement offerte au joueur. Derrière la vieille NES se cache d’abord le plaisir de l’aficionado, qui sentira avec plaisir la poussière qui cache le monument, et qui sera tout heureux de replonger dans les racines de la série. En effet, cet épisode donne naissance à un mythe, qui est celui de Bahamut, perché sur sa montagne, caché dans sa grotte, et, pour finir, utilisé comme arme contre le dernier boss ( c’est également le cas d’Odin ou de Léviathan ). Par ailleurs, nombreuses sont les références récurrentes de la série qui sont déjà présentes ici : Cid apparaît dès l’abord, tandis qu’il s’écoule un temps supplémentaire avant que ne se montrent les chocobos, les mogs. Enfin, c’est l’occasion de découvrir le système emblématique de la série dans sa version primitive. FFIII est donc en premier lieu réservé aux joueurs tournés vers l’histoire de la série, du genre ou du jeu en général. Il subsiste cependant un je-ne-sais-quoi que la version DS ne parvient pas à reconduire : celle-ci est en effet plus facile, non seulement dans les combats ( les PNJ interviennent, par exemple, en faveur de l’équipe ) mais dans son déroulement ( certains passages sont modifiés ). Et si le fait de devoir s’enfiler toute la dernière partie d’une traite dérangera les plus frileux, il n’en reste pas moins que Final Fantasy III est le représentant parfait d’un registre perdu, difficile à nommer, mais que les plus anciens connaissent bien. S’engager dans la tour, c’est ne plus revenir, prendre tous les risques, craindre chaque pas dans la mesure où il nous rapproche un peu plus d’un combat, serrer les dents à chacun des coups portés par de vaillants adversaires et jubiler tandis que le combat ( ou la fuite ) tourne à l’avantage des guerriers de Lumière, pourtant sur-entraînés. Final Fantasy III est un défi, il est une danse avec la mort ( virtuelle entendons-nous bien ) perpétuelle. Dans le cadre de la série, c’est le dernier ( à ce point, en tous cas ), et c’est pour cette tension qu’il mérite d’être vécu. Battre un boss de fin mal connu, au fond des ténèbres, plusieurs heures après avoir entamé la montée, alors que les ressources menacent de s’épuiser, ce n’est pas rien, c’est une grande joie. Final Fantasy III est propre à provoquer cette joie, c’est là sa grande richesse. Il ne s’agit pas tant de se dire sans peur que de l’affronter : tout un chacun sera tenté, s’il émule par exemple le jeu, d’utiliser la sauvegarde rapide pour se prémunir d’un terrible Game Over.
On ne peut plus savourer les graphismes ou les musiques de cet épisode : on peut encore s’attacher à certains lieux, à quelques situations ou à ses personnages, mais ce plaisir nécessite de la part du joueur un investissement total, une prise de risque maximale que viendra récompenser la joie de triompher ( parce-qu’on finit toujours par y arriver ) de la menace qui pèse sur un monde peuplé de Mogs, de chocobos, de cristaux et de divinités propres à être invoquées. Final Fantasy III s’adresse aux joueurs courageux, dignes des guerriers de Lumière que l’on remet entre leurs mains. NB : le test a été réalisé depuis une version traduite par les soins de "Terminus traduction", les screenshots étant également tirées de cette dernière.
Final Fantasy III
> Commentaires :
Final Fantasy III
Commentaires
[0]
[0]
[37]
[0]
[2]
[0]
[0]
[0]
7 commentaires
|