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Kaeru no Tame ni Kane wa Naru
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Kaeru no Tame ni Kane wa NaruVous qui avez aimé Zelda: Link’s Awakening, Kaeru no Tame ni Kane wa Naru devrait attiser votre curiosité ! Richard, ça vous dit quelque chose ? Mais si, le Prince enfermé dans le château de Canulet qui vous demande d’aller lui chercher cinq feuilles d’or. Vous y êtes ? Eh bien, accrochez-vous, car ici, il sera votre rival ! For the Frog, the Bell Tolls conte en effet son histoire au travers d’un second personnage et, mieux, se révèle être une base importante à ce qu’allait devenir, un an plus tard, la grande aventure de Link sur Game Boy !
Des Princes, des grenouilles et un soupçon de n'importe quoiL’histoire débute sur une rivalité enfantine entre le Prince Richard et le Prince Sablé. Une prise de bec permanente dans laquelle Richard sort toujours vainqueur. Du coup, notre jeune héros, Sablé, a développé un besoin presque maladif de vouloir le surpasser dans tous les domaines. Or, aujourd’hui, un messager arrive du royaume voisin : le roi démon Delarin a envahi leur domaine et a enlevé la magnifique Princesse Tiramisu ! Il demande à nos jeunes Princes de leur prêter main forte. L’occasion en or pour Sablé d’enfin ridiculiser Richard ! Et c’est parti pour une aventure complètement absurde qui mènera notre jeune Prince au fin fond du royaume des serpents à la rescousse de Tiramisu.
Dès les premières minutes de jeu, le ton est donné : jeux de mots, quiproquos et humour burlesque. Aucun doute possible, Kaeru no Tame ni Kane wa Naru dégage quelque chose. Un brin de charme très rare sur Game Boy. Les situations s’enchaînent sans temps mort et les rebondissements sont légion. Un rythme très bien géré qui fait passer sans aucun problème une aventure tout de même assez linéaire.
On y décèle même un zeste de parodie sur les mécaniques des RPG. Par exemple, Sablé commence le jeu avec une bourse bien remplie (9 999 999G) ce qui suffit à gonfler au maximum l’ego du joueur. Chouette, non ? Et bien, il suffit de quelques secondes seulement pour que notre cher Prince les échange contre des broutilles totalement triviales. Dur à encaisser… Surtout quand un joli bouclier vous faisait de l’œil dans la boutique d’à côté. Très loin d’une surenchère de situations caricaturales à la Breath of Death VII (certes drôle), l’aspect parodique de For the Frog, the Bell Tolls reste distillé en petites doses, toujours à propos. Un bon point.
D’autre part, la capacité de Sablé à pouvoir se transformer en grenouille, puis en serpent, est propice à de multiples scènes cocasses et autres mécaniques de gameplay juste… absurdes.
Au final, l’aventure se suit avec plaisir jusqu’au combat final où, une fois encore, Intelligent System et Nintendo arrivent à nous étonner. Des mises en abyme de mammouth geléIl suffit de se lancer dans l’aventure pour que le parallèle avec Link’s Awakening saute immédiatement aux yeux ! Tout semble calqué sur ce dernier à tel point que l’on a envie de crier au plagiat. Retenons-nous, ce serait plutôt l’inverse.
Car oui, notre cher Zelda Game Boy reprend le moteur de Kaeru no Tame ni Kane wa Naru.
Ainsi, l’exploration se fait écran par écran, la map monde reprend une structure similaire, les mini-quêtes s’enchaînent de la même manière et les donjons se parcourent en vue de profil, tout comme certains passages de l’île de Cocelint. Sans compter la gestion des objets via un menu totalement analogue… Bref, l’impression de jouer un jeu de l’univers d’Hyrule est omniprésente !
Et c’est tant mieux tant les deux jeux sont bons.
En revanche, ce qui différencie les deux titres est encore une fois l’approche burlesque de Kaeru no Tame ni Kane wa Naru. Ici, le gameplay ne s’agence pas vraiment sur une structure de type classique avec présentation de l’objectif, puis descente dans le donjon-pour-botter-les-fesses-au-vilain-qui-sévit-dans-son-donjon et retour pour toucher la récompense. On tend effectivement plus sur une succession de mises en abyme bizarres qui nous en fait voir de toutes les couleurs.
Pour illustrer cela, imaginez que le petit Sablé se voit confier le devoir de faire sonner des cloches pour libérer ses collègues grenouilles d’une malédiction. Classique. Seulement au lieu de s’occuper directement de ce problème, notre héros va devoir faire face à un paquet de complications intermédiaires… Ainsi, comme par hasard, les cloches sont trop vieilles et cassées, il faut les réparer. De l’argent il lui faut. Argent qu’il s’est fait voler quelques minutes auparavant. Direction les montagnes pour découvrir les mines d’or. Or, il faut passer par la caverne glacée où gît un mammouth congelé… Mammouth qui ira saccager le village d’Inuits du coin quand vous aurez le dos tourné. En avant vers Nantendo Land pour confectionner un casque télépathique afin de le contrôler. La gentille bête apprivoisée pourra alors porter votre or, mais sur le chemin du retour…
Bref, vous l’aurez compris, des situations complètement folles ne cesseront jamais de s’imbriquer les unes dans les autres et au final, ce qui devait prendre quelques minutes prendra des heures. Ainsi va la vie dans le royaume Mille-Feuille. De la plateforme pour faire sauter la grenouilleÉvidemment, aller d’un point à un autre ne sera jamais suffisant. Quelques donjons viendront pimenter tout ça et proposer un gameplay totalement différent. En effet, on passe pour l’occasion d’une vue du dessus à une vue de profil comme dans un jeu de plateforme classique. Notre Petit Prince pourra alors sauter et se déplacer d’écran en écran à la recherche des différents power-up utiles pour vaincre le boss du donjon.
De manière générale, cesdits donjons ne sont jamais très longs. Une dizaine de minutes suffisent à en voir le bout. Seul le château central diffère… À l’instar d’un Zelda: Phantom Hourglass, d’un Spirit Tracks ou autre Tartarus de Persona 3, ce donjon est la colonne vertébrale du jeu. Vous y reviendrez plusieurs fois pour y accomplir divers objectifs. Il est grand et plusieurs artefacts attendent d’y être collectés. Bien évidemment, c’est aussi ici que réside le boss final !
De plus, au même titre qu’un Wild Arms qui permet le switch entre personnages afin d’utiliser les techniques de chacun, Kaeru no Tame ni Kane wa Naru propose un système similaire. Ainsi, un passage en Serpent permettra de passer au travers de petits interstices quand la Grenouille, en plus de savoir nager, sautera diablement haut. Forcément utile pour résoudre les différentes énigmes.
À noter que chaque race dispose de ses propres caractéristiques et s’avère plus ou moins efficace selon le type d’ennemi à combattre. Le serpent mange les grenouilles qui gobent les abeilles et autres crustacés, quand le Prince s’occupe de tout le reste.
Mais ça, on le voit surtout durant les combats ! Des combats à mort dans la fuméeQu’ils soient en vue de dessus ou de profil, les combats se déroulent toujours de la même manière : au contact de l’ennemi, un nuage de fumée entoure les deux sprites et tout se déroule automatiquement jusqu’à ce que les PV d’une partie tombent à zéro. Les ennemis d’une même race ayant scrupuleusement les mêmes caractéristiques, l’issue du combat repose uniquement sur les statistiques de votre personnage.
Ainsi, si vous mourrez face à un ennemi, inutile de le retenter, le combat se déroulera toujours de la même manière. La seule manière de le passer est de trouver des artefacts vous permettant d’augmenter votre vie, votre puissance, votre défense et votre vitesse. Il est donc vital de vraiment tout explorer afin que Sablé soit toujours au maximum de ses capacités ! Cependant, pour ceux se posant la question, nous sommes donc très loin d’un système comme Ys. Ici, l’aléatoire n’existe pas. Si vous n’y arrivez pas, c’est que vous avez oublié quelque chose, ni plus, ni moins.
Un système simple, très carré, qui oblige ainsi le joueur à s’investir un minimum dans l’exploration de l’île. Des pixels et des bips de TotakaLes similitudes avec Link’s Awakening ne s’arrêtent pas à quelques éléments de gameplay ici et là. L’élément le plus frappant restant bien évidemment l’aspect visuel et auditif.
Graphiquement, la ressemblance saute immédiatement aux yeux. La finesse des sprites, leur taille, les détails dans les décors, la police d’écriture, les déplacements écran par écran… Même l’animation est en tout point semblable au futur grand hit de Nintendo. C’est donc plutôt bon et assurément un très beau titre pour le/la Game Boy.
Seule la variété, exceptionnelle dans le cas de Zelda, peut lui faire défaut. Une aventure moins longue et donc visuellement moins riche. Dans tous les cas, l’aspect visuel aide à l’ambiance loufoque du titre et c’est tant mieux !
De l’autre côté, nous avons une bande sonore composée par Kazumi Totaka, papa de celle de The Legend of Zelda: Link's Awakening. Étonnant. Mêmes sonorités, même ambiance, mêmes tempos, la parenté est tellement frappante qu’il est très dur de ne pas esquisser un sourire dès l’écran où l’on nomme notre personnage.
Globalement, l’OST est d’assez bonne facture. Les thèmes sont tous sympathiques et collent bien à l’univers. Ainsi, Port Saltwater fera vibrer votre corde nostalgique, vous rappelant votre arrivée sur l’île Cocelint. The Prince’s Adventure est tout simplement la version originale de Richard's Villa de l’ost de L.A. Eclair Palace est sans nul doute le prototype des futures musiques de donjons, et ainsi de suite… Il peut même être difficile de les distinguer lors d’un hypothétique blind-test… Néanmoins, Kaeru no Tame ni Kane wa Naru manque de thèmes vraiment forts, à l’image d’un Overworld de Zelda. Dommage d’autant que l’ensemble est vraiment très agréable.
Petite anecdote : on trouve dans Kaeru no Tame la fameuse Mélodie de Totaka, sa célèbre mélodie de 19 notes. Comme à l’accoutumée dans tous les jeux sur lesquelles il a travaillé, il faut la chercher. Pour l’écouter, il faut retourner dans Portwater après la troisième virée dans le château central, puis se rendre tout en haut à gauche, dans la boutique près du bateau. Attendre. Au bout de 3 minutes et 30 secondes, la fameuse mélodie commencera son loop ! Véritable moule sur lequel s’est calqué l’année suivante Link’s Awakening, Kaeru no Tame ni Kane wa Naru surprend. Les scènes originales s’enchaînent sans temps mort, l’humour y est omniprésent, entre parodie et burlesque total, sans compter ses personnages réussis et le lien étroit entretenu avec Zelda. Un titre mélangeant habilement plateforme, rpg et puzzle-game, un titre un peu fou, un peu décalé, sûrement un peu trop court, mais qui s’inscrit aisément dans ce qui se fait de mieux sur le support. À ne pas manquer.
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