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Nioh 2
> Fiche complète du jeu
Nioh 213/03/2020
Editeur :
Tecmo Koei
13/03/2020
Editeur :
Tecmo Koei
13/03/2020
Nioh 2
> Articles > Review
Nioh 2Pour vous jouer un mauvais tour
En 2017, Nioh c'était le jeu de son époque, qui sentait le Dark Souls par tous les pores de sa peau à un moment où la comparaison matraquée était déjà lourde ; un moment où la reprise de ce genre en construction osait les variations de gameplay, en l’occurrence vers l'action pure et décomplexée ; un moment aussi où le game as a service pouvait nous servir sept mois durant, avec des extensions plus ou moins travaillées pour prolonger le plaisir. Une digestion des codes de la fin des 201X dont on se demandait bien avec le recul ce qu'elle pourrait apporter au média. Voir revenir la licence trois ans plus tard est donc une expérience aussi nostalgique que périlleuse.
Réécriture de l'HistoireJapon, 1555. Période vachement troublée. Quelques années avant le débarquement de William sur l'archipel, une entité hybride humain.e / Yokai vient au monde, qui en viendra à côtoyer les puissants. Surnommée Hide, celle dont se défient les grands généraux se lie d'amitié avec le futur Toyotomi Hideyoshi, et combat aux côtés du jeune Nobunaga Oda contre les envahisseurs - comploteurs surnaturels. Tous, visant le contrôle des pierres d'Amrita, vont se mettre sur la gueule. C'est là à peu près l'intégralité du scénario de Nioh 2, qui ne brille pas par son originalité, ni par sa profondeur, et en vient même à contredire plus ou moins la trame ou les personnalités dépeintes dans le premier et ses extensions. Seule vraie idée, si l'on peut dire, le personnage principal est cette fois défini par un éditeur de personnage plutôt crédible, dont les traits seront finement intégrés dans les cinématiques de l'histoire.
Pour savoir comment s'articulent les détails de la progression, faites d'un enchainement de missions au sein de tableaux plus ou moins imposants et ouverts où les raccourcis sont légion (Dark Souls style), veuillez vous référer à la review de l'original. Le fait est que rien n'y change et que l’intérêt du jeu est ailleurs. Massacre à la faucille et au marteauVenons-en aux divergences. Plus que jamais Hack&Slash, la licence pousse le joueur à se construire un build de personnage bien pensé, mêlant une ou plusieurs armes de prédilection, des skills, et un type d'armure, au poids déterminant pour définir le style de combat personnalisé - les panoplies et leurs effets supplémentaires sont plus que jamais de la partie. Si du côté des techniques de soutien il faudra se contenter des traditionnels Ninjutsu et Magie Onmyô, ce second épisode apporte deux nouvelles armes à un arsenal déjà bien rempli en 2017 : aux côtés des Tonfas et Odachi désormais bien intégrés, voici le Glaive et les Doubles-Haches.
Gotta catch'em allReste à évoquer quelques modifications dans le fondement même du gameplay. Pour rester dans les menus, on remarquera un nouvel arbre de compétence au doux nom d'"Hybride" au milieu des anciennes nodes. S'il est là ce n'est pas pour faire joli, mais pour mettre en avant les capacités de sang mêlé de notre avatar. Là où William rentrait en résonance avec ses Esprits Gardiens, la transformation de Hide est beaucoup plus profonde car c'est sa moitié Yokai qui prend alors le pas sur l'humaine. Cette transformation peut, en jeu, s'exercer sur la durée comme une forme de combat bourrine, ou bien plus ponctuellement en puisant dans la jauge d'Anima pour contrer les attaques des yokais ennemis.
La plus grande modification est également liée à cette condition peu enviable, et concerne directement les monstres. Lorsque l'un d'entre eux meurt, il peut arriver que son âme se cristallise ; le joueur peut alors la récupérer et l'associer à son Esprit Gardien pour bénéficier d'apports d'attaque et de défense, des modifications de stats, et surtout pouvoir déclencher des attaques spéciales qui lui correspondent. À terme, ce sont jusqu'à trois attaques qui peuvent être équipées et déclenchées à la volée, et ce simple fait change finalement beaucoup la teneur de certains combats. Utiliser l'esprit d'un simili-Yamata-no-Orochi dans un espace restreint en conjonction avec un build avantageant les attaques de poison devient excessivement efficace, et ce n'est pas la seule trouvaille qu'on ne manquera pas de tester. Pour être complets, signalons également la présence désormais d'armes Bénies ou Corrompues dans l'inventaire, qui viennent infliger des buffs et débuffs sous certaines conditions. Ou bien la possibilité d'affilier aux skills des modificateurs (bonus d'attaque, diminution de l'utilisation du Ki, etc.). Le fait est que la richesse du gameplay du jeu joue à la fois pour et contre lui. On ne pourra que saluer la diversité de builds et de manière de jouer rendue possible par le nombre de variables, qui plus est influencées par la RNG. D'un autre côté, comme beaucoup de jeux du genre, Nioh 2 est perclus de déséquilibres, que le développeur devra gérer sur le long terme à grand coup de patchs correctifs. Pour reprendre l'exemple des Noyaux d'âmes, ceux obtenus sur les boss seront ultrapuissants au moment de leur obtention mais n'évolueront pas au cours de l'aventure, du fait de leur niveau fixe, tandis que ceux des ennemis normaux peuvent être récupérés en de multiples exemplaires et fusionnés pour en booster les effets ; une feature à deux vitesses donc, complexe à ratisser pour éviter les game breaks. L'inquiétante étrangetéVoilà pour un passage en revue des principaux réajustements "mécaniques" entrepris dans cet épisode. Passons désormais au game design environnemental, au travers d'un changement qui saute aux yeux : la présence de zones spéciales en plein cœur des niveaux, comme si la présence d'une bête maléfique venait littéralement altérer la réalité tangible du lieu. Une fois à l'intérieur, la vision de notre personnage prend alors le trouble de celle d'un adolescent s'étant enfilé une demi-douzaine de shots dans sa première boum, et certaines stats, telle la régénération de Ki, s'en voient diminuées. C'est évidemment dans ces zones que les yokais privilégieront les attaques par vagues, donc mieux vaut être prévenu. En revanche, vaincre le chef des lieux permettra d'éradiquer le handicap à jamais.
Si les niveaux sont toujours autant peuplés d'Oni et de squelettes, on trouve cette fois-ci un peu plus de Yokais originaux, telles les venimeuses Nure Onna, ou les Ippon Datara enflammés. Les boss ne sont pas en reste, et si le jeu semble un peu plus simple qu'alors, un Kamaitachi peut toujours se montrer un redoutable adversaire. Étrangement les anciens yokais pacifiques sont finalement bien moins voyants que dans l'original (on croise peu de coffres à Mujinas), mais ont été rejoints par les Sudamas bien cachés, qui échangeront vos objets surnuméraires contre d'autres de même niveau, et les mignons petits Scampuss qui vous octroieront des bonus temporaires en ronronnant. Avec toujours les fameux Kodamas à chercher, il y a de quoi faire. Seulement voilà, Nioh 2 ressemble parfois à une grosse extension du premier épisode. Volume mis à part, l'étoffement du scénario et le rajout d'armes étaient déjà le pivot des trois DLC, c'est exactement ce que propose ce nouvel épisode, ni plus, ni moins. Ou plutôt, soyons honnêtes, il propose quelques idées et réajustements mais rien de bien signifiant : le feeling, le rythme, les fonctionnalités online, l’intérêt aussi - bien présent - sont en tout point identiques à l'aventure d'il y a trois ans. Ce n'est pas un hasard si certains niveaux du premier refont ici leur apparition, dans des versions souvent tronquées, certes noyés dans un paquet de nouveautés plus peaufinées, mais une facilité quand même. Si l'on se fie purement à la somme de contenu qu'il propose, Nioh 2 est plutôt un bon cru. Dense, âpre mais malléable, avec un visuel rehaussé depuis la dernière fois. Mais pas spécialement différent, et c'est un peu le problème. Il garde son feeling particulier de "jeu à wiki", au contenu aussi complet que répétitif.
On sent bien que la Team Ninja cherche à nous occuper quoiqu'il en coûte, et ça marche. On prend toujours plaisir à battre la campagne japonaise des heures durant, ramassant les armes par poignées qui rejoindront un inventaire embouteillé que l'on triera sans vergogne avant de repartir en chasse. Plaisir à trouver sa voie du sabre, de la hache ou du Kusarigama jusqu'à la maitriser. Une jouissance à se mesurer aux plus difficiles quêtes, mais qui ne laissera pas le goût marquant d'un jeu culte.
Nioh 2 > Media > Vidéos > PlayStation 4 > 9 disponibles :
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